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Dans l’enseignement des sciences et technologies (ST) au secondaire au Québec, les prescriptions officielles en lien avec les démarches d’enseignement préconisent le recours à des situations d’enseignement-apprentissage contextualisées, ouvertes et intégratives (MELS, 2006). Parmi les dispositifs pédagogiques retenus pour actualiser ces orientations, on retrouve l’enseignement par projets (EPP). Si plusieurs études empiriques montrent des effets positifs du recours à l’EPP sur l’apprentissage des savoirs disciplinaires, d’autres écrits pointent les risques réels de dérives lors de sa mise en oeuvre. Dans cette thèse, nous avons analysé les pratiques de six enseignants qui disent recourir à l’EPP. Les projets ont été élaborés par eux-mêmes pour enseigner des contenus disciplinaires de leurs choix. Les données considérées sont issues d’enregistrements vidéo en classe, précédées et suivies d’entrevues qui tiennent compte de quelques dimensions relatives aux apprentissages des contenus disciplinaires: quoi enseigner (quels savoirs disciplinaires sont visés et traités dans le projet)?; Comment (le déroulement et les tâches des enseignants et des élèves)?; En recourant à quelles ressources didactiques? Les résultats révèlent des conceptions très variées des caractéristiques de l’EPP et une centration, dans les justifications du recours à cette approche, sur des finalités d’ordre psychopégadagogique. Par ailleurs l’articulation entre les caractéristiques des projets, véhiculée par les liens entre les mises en situation, les problèmes et les produits réalisés, et les savoirs visés s’avère déficiente dans la majorité des projets. Un seul enseignant a proposé un contexte qui, à la fois, fait partie de la vie quotidienne des élèves et tient compte des enjeux épistémologiques des concepts traités. Pour le reste, les liens de pertinence, d’un point de vue scientifique et technologique, entre les tâches des élèves et les savoirs visés sont superficiels ou absents. |