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Notre étude se situe dans le cadre de la théorie de l'énonciation (Benveniste 1966, 1974; Culioli 1979; 1984). La modalité se définit comme la prise en charge de l'énonciation par un sujet, et l'énoncé porte des traces de cette prise en charge. C'est donc dire que certaines formes sont le point d'ancrage du sujet dans la langue, qu'elles ont pour seule fonction d'exprimer le jugement subjectif et ne contribuent en rien au contenu prépositionnel de l'énoncé. On distinguera dans cette perspective les modalités orientées vers le sujet modal, le locuteur ou le procès. Généralement, une catégorie se définit comme la rencontre de certaines propriétés distributionnelles et sémantiques communes à un ensemble d'éléments. La modalité peut alors être considérée comme une catégorie, et, en tant que catégorie grammaticale, elle se situe à l'intersection du lexique et la syntaxe. Les démarches et techniques d'analyse courantes en lexique-grammaire (Gross), qui procèdent de la grammaire distributionnelle transformationnelle de Harris seront particulièrement appropriées pour notre objet. Nous nous intéresserons d'abord et avant tout aux énoncés de surface. Par contre, à la différence des études faites traditionnellement dans le cadre du lexique-grammaire, le recensement et la classification des formes n'ont de sens, à notre avis, que s'ils permettent de mettre en relation les propriétés syntaxiques et sémantiques des éléments rassemblés dans les classes syntaxiques que nous formons. [...] |
