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Les violences en contexte conjugal ont fait objet de pas mal de recherches en sciences humaines et sociales. Les recherches féministes, du courant postcolonial notamment, se portent sur les défis de l’intégration des immigrantes dans les sociétés occidentales et les perceptions des personnes hôtes en général, et dans les mouvements féministes en particulier. Dans un contexte québécois et franco-ontarien, les recherches ont fait état de multiples besoins et obstacles rencontrés par les femmes immigrantes, surtout en lien aux violences conjugale et familiale. Comment les intervenantes des Maisons d’hébergement et centres pour femmes interprètent-elles les violences faites aux femmes immigrantes racisées ? Autrement dit, comment les discours des intervenantes des maisons d’hébergement prennent-ils en compte le parcours migratoire de ces femmes ? Partant de cette question, la présente recherche vise alors à analyser la perception des intervenantes des maisons d’hébergement et centres sur les femmes victimes de violence, et du coup comprendre dans quelle mesure l’approche intersectionnelle est mobilisée dans leur intervention par rapport aux multiples facteurs qui structurent l’expérience de violence des femmes immigrantes racisées au Québec et en Ontario (francophone). De ce fait, des entrevues semi dirigées ont été faites auprès de neuf intervenantes de maisons et de centres d’hébergement pour femmes victimes de violence dans les provinces du Québec et de l’Ontario. Ces discussions ont permis de comprendre que la mobilisation d’une approche intersectionnelle dans l’intervention auprès des femmes issues de l’immigration reste un véritable défi pour les intervenantes. Les conceptions stéréotypées de ces dernières se construisent autour de la complexité des vécus et de l’impossibilité des intervenantes d’aller au-delà de la reconnaissance des facteurs d’oppression. |