Le lieu mis à l'épreuve dans le récit contemporain français : Maylis de Kerangal, Jean-Philippe Toussaint, Jean Echenoz
Autor: | Alarie, Julien |
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Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2024 |
Předmět: | |
Druh dokumentu: | Diplomová práce |
Popis: | Prenant acte de la primauté de l’espace dans quelques-uns des récits contemporains de Maylis de Kerangal, Jean-Philippe Toussaint et Jean Echenoz, cette thèse analyse le traitement des lieux dans ces fictions. Elle propose ainsi une géographie de ces œuvres récentes à partir des deux composantes intimement liées que sont le récit et l’espace. Dans des textes qui entendent se saisir d’un monde en proie à une intense perturbation des repères et du sens, la représentation spatiale, centrale, est particulièrement complexe. Ce travail repose sur l’hypothèse que l’indécidabilité et la polyphonie qui caractérisent, dans les textes du corpus, le renouvellement de la forme romanesque répondent à la porosité et à l’instabilité de l’espace évoqué. Après un retour critique sur les principales approches du lieu en littérature, cette thèse s’attache à la primauté du registre visuel dans les textes étudiés et à l’influence du cinéma qui se traduit notamment par la conception de lieux-décors. L’analyse du point de vue et des perceptions mises en scène dans les textes fait apparaître une pulsion panoptique reconduisant les impératifs de visibilité et de transparence de nos sociétés. Des personnages nomades traversent des non-lieux provisoires, en chantier, saturés par les images, les écrans, les lumières et les couleurs. Cependant, en dépit de la tension panoptique du point de vue et de la saturation des espaces évoqués, selon des modalités différentes et à des degrés divers, entre autres par un nivellement qui tend à gommer les différences et les caractéristiques des lieux, c’est le vide qui prédomine dans l’espace que représentent ces récits ; la mise à l’épreuve des lieux consistant finalement à tenter d’habiter l’inhabitable. Taking note of the primacy of space in contemporary fictions by Maylis de Kerangal, Jean-Philippe Toussaint and Jean Echenoz, this thesis focuses on the treatment of places in these texts. Its goal is to outline a geography of the three authors’ recent works based on the two inextricably linked components of these “spatial stories”: the space and the story. In these fictions that intend to capture a world plagued by a disruption of landmarks and meaning, the representation of space, though central, is particularly complex. This thesis’ general hypothesis is that the undecidability and the polyphony which characterize the contemporary narrative renewal in these texts respond to the porosity and the instability of the evoked space. After a review of the main spatial approaches in literature, this thesis discusses the preeminence of the visual dimension and the influence of cinema in the studied texts. The analysis of the narrative point of view in the works of Kerangal, Toussaint and Echenoz reveals a panoptic impulse in line with the visibility and transparency injunctions of our societies. Nomadic characters visit temporary non-places, under construction, and saturated by images, screens, lights, and colors. However, despite the panoptic tension of the point of view and the saturation of the places represented, a sense of spatial vacuity, expressed in the works of the three authors in diverse ways and to varying degrees, prevails, reinforced by the homogenization that tends to neutralize the characteristics of places. The problematization of space consists in trying to inhabit the uninhabitable. |
Databáze: | Networked Digital Library of Theses & Dissertations |
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