Les coûts de la protection contre les violences de genre : autonomie et dépendance dans les groupes des tiers secteurs au Québec et en France
Autor: | Leboucher, Marion |
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Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2023 |
Předmět: | |
Druh dokumentu: | Diplomová práce |
Popis: | Depuis les années 2000, les « violences faites aux femmes » (VFF) font l’objet d’un traitement politique sans précédent. Cette publicité, fruit des luttes et des revendications féministes, est aussi le produit d'une histoire institutionnelle qui fait l'objet de cette recherche. Cette thèse porte sur les évolutions de l'encadrement étatique de la protection des victimes de violences de genre depuis les services d'aide proposés au sein même des groupes des tiers secteurs. Elle analyse ainsi comment les « coûts » des politiques de protection de lutte contre les VFF reproduisent du genre. Ces politiques sont analysées à travers une réflexion matérialiste sur la « protection institutionnalisée » (Brown, 1995) et en pensant le travail associatif/communautaire autour des violences avant tout un travail de soin. Trois niveaux d’analyse y sont explorés : celui des politiques publiques, celui, intermédiaire des relations entre l’État et les groupes des tiers secteurs, et celui plus sensible des pratiques de travail d’intervention. Cette recherche repose sur les monographies de quatre associations et organismes communautaires d’accompagnement des travailleuses du sexe et d’aide aux femmes victimes de violence conjugale en France et au Québec. La démarche méthodologique combine des entretiens sous forme de « récits de pratique » avec les intervenant·es et les directions de ces organisations et une analyse documentaire des politiques qui encadrent leur travail. L’angle des financements montre que les organismes sont utilisés comme des instruments de mise en oeuvre des politiques publiques. La comparaison met en lumière différentes stratégies et réponses des organismes. Cette dépendance contraint aussi le travail d'intervention dont la charge administrative s'alourdit et tend à réduire la part de soin pourtant inhérente à la relation d'aide. Ensuite, la thèse montre que l'institutionnalisation des politiques de lutte contre les VFF s'accompagne d'une mise sous contrainte des droits à l'aide et à la protection. Si la mise à l’agenda politique des violences de genre est le fruit de plus larges revendications contre le poids du mariage et le contrôle de la sexualité des femmes, lorsqu’elles sont intégrées dans le langage de l'action publique, sa définition tend à se resserrer sur des notions de risque social ou de crime. Since the 2000s, “violence against women” (VAW) has raised political interest on an unprecedented scale. This exposure is the result of feminist demands and struggles. But it is also the result of an institutional history which is at the heart of this research. The focus of this thesis is the expanding role of the state in regulating the protection of gender-based abuse victims. The research takes the standpoint of social services within nonprofit organizations. It analyzes the costs of VAW protection policies and how they reproduce gender oppression. These policies are analyzed through a materialist reflection on “institutionalized protection” (Brown, 1995) and by considering nonprofit work with victims first and foremost as care work. This thesis provides three levels of analysis: public policies, the relations between the State and nonprofit organizations, and finally, on a more tangible level, I analyze social work practices. This research is based upon the monographs of four non-profit organizations: supporting sex workers and assisting women victims of domestic abuse in France and Quebec. From a methodological perspective, this research combines narrative interviews of the organizations’ workers and head of staff, with a literature review of policies governing their work. The study of funding shows that nonprofit organizations are used as tools to implement public policies. The comparison highlights different strategies and differentiated responses from organizations. Organizations’ reliance on public funding restrains social work. The administrative burden limits the part of care pivotal to social work. The thesis demonstrates further that institutionalization of policies on VAW leads to a restriction of the rights to assistance and protection. Political awareness of gender-based violence falls within broader reassessments of issues such as marital pressure and the policing of women’s sexuality. But when it comes to state action, it tends to be conflated to social risk and crime. |
Databáze: | Networked Digital Library of Theses & Dissertations |
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