Rémunérations, travail et niveaux de vie à Dijon à la fin du Moyen-Age
Autor: | Roy, Thomas |
---|---|
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2019 |
Předmět: | |
Druh dokumentu: | Text |
Popis: | La rémunération du travail est un concept familier dans le monde contemporain. Les sociétés médiévales l’ont aussi connu sous différentes formes. Mais ce que l’on sait moins, c’est dans quelle proportion, ce qui influence son niveau et dans quelle mesure elle joue un rôle dans les niveaux de vie. Voici, les questions centrales qui guident ce travail avec comme point d’amarrage : Dijon à la fin du Moyen Âge. La richesse du patrimoine archivistique qui concerne la ville de Dijon offre un matériel de première main pour l’étude des rémunérations médiévales. Un premier point d’observation s’est établi sur la période 1370-1395 où le croisement de différents documents a permis d’observer systèmiquement la place des rémunérations au sein de la société dijonnaise. Deux autres points d’observation ont été placés sur les domaines viticoles ducaux et sur la législation municipale en matière de prix et de salaire dans une perspective diachronique élargie au XVe siècle.La création d’une base de données a permis de recueillir plus de 12000 rémunérations couvrant la période 1370-1395. Elle rend compte d’une activité rémunératrice importante tant dans le secteur du bâtiment, de l’artisanat que de la vigne. La cartographie des rémunérations versées montre leur impact sur l’ensemble de la ville et bien au-delà. Leur recoupement avec les comptes d’imposition permet d’évaluer la part de la population dijonnaise rémunérée et son niveau de vie. En effet, nos documents ne nous permettent pas de saisir l’ensemble de la population active : seulement 20 % des chefs de feu de la ville sont rétribués. Et la société médiévale peine à donner un nom aux rémunérations. Cette étude montre que le travail est quantifié de différentes manières : les unes se fondant sur des calculs précis de travail journalier ou de mesure de la production, les autres associant rémunérations en nature. Néanmoins, les montants des rémunérations sont calculés à partir d’aspects concrets : l’expérience du travailleur, sa technique et son savoir-faire, la difficulté de la tâche, la pénibilité et la quantité produite. Les tâches les plus dures techniquement sont aussi les mieux rétribuées. De même, l’évolution professionnelle s’accompagne d’une valorisation salariale. Si ces aspects rejoignent une pratique moderne de la rémunération, elle s’effectue dans des structures de travail petites, enchâssée dans le cadre large de la famille.La rémunération tardo-médiévale du travail est donc composite et si quelques travailleurs deviennent riches, elle est difficilement saisissable dans son importance à subvenir aux besoins de chacun. Et les interventions politiques ne cessent de vouloir les contraindre et limiter leur hausse. Tout au long du XVe siècle, la commune de Dijon et le duché de Bourgogne promulguent des ordonnances sur les rémunérations des vignerons, elles font écho à celles qui visent à limiter le prix du pain. Ces ingérences montrent toute l’importance que revêt la rémunération du travail à la fin du Moyen-Âge et donne aussi les moyens d’approcher la notion de salaire réel. The remuneration of work is a familiar concept in our modern world. It is well known that medieval societies also faced it, but we don’t know under what proportions, what influenced its level and how it participates to living standard. These are the central questions guiding this work, with Dijon at the end of the Middle Ages as a mooring point. The richness of Dijon medieval archives offers high quality material for the study of medieval remunerations. A first point of observation was established during the 1370-1395 period, where the cross-referencing of various documents made possible to systemically observe the importance of remunerations within Dijon society. Two other observation points were placed on the ducal vineyards and the municipal legislation on prices and wages, in a wider diachronic perspective extended to the 15th century.A database was created from more than 12,000 payments covering the 1370-1395 period. It reports a significant income-generating activity in the construction, craft and vineyard areas. The mapping of these remunerations shows their impact on the whole city and beyond. The comparison with the tax accounts made possible to assess the proportion of the population which was paid and its standard of living. Indeed, our documents do not allow us to detect the entire active population : only about 20 % of the city households were retributed. Medieval society had difficulties to give a name to remunerations. This study shows that work is quantified by different means: some are based on precise calculations of daily work or measurement of production, the others mix remuneration sensu stricto and in kind payment of the workers. The levels of remuneration are however calculated on the basis of concrete aspects: the worker's experience, his/her technical mastery and his/her know-how, the task difficulty, the harsh working conditions and the productivity. If these aspects are similar to modern practice of remuneration, it takes place in small working structures, often enshrined in the broad framework of the family.The late-medieval labor remuneration is thus composite and if some of workers get rich, it is difficult to grasp its importance to satisfy the needs of workers. Yet, political interventions constantly seeked to constrain and limit the rise of remunerations in order to reduce the production costs. Throughout the fifteenth century, the city of Dijon and the Duchy of Burgundy promulgated ordinances on the remuneration of winegrowers, and others which aimed to limit the bread price. These interferences show the importance of the remuneration of work at the end of the Middle Ages and also gives the means to approach the concept of real wages. |
Databáze: | Networked Digital Library of Theses & Dissertations |
Externí odkaz: |