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Notre recherche aborde le processus de pardon comme travail d’élaboration du mal souffert et comme mouvement existentiel, dans une approche phénoménologique-existentielle complémentaire aux études nord-américaines qui se développent depuis une vingtaine d’années dans le champ de la psychologie du pardon. En partant de la question « Comment le pardon peut-il guérir ? » nous décrivons le pardon comme mouvement de déliement du mal souffert. Le travail d’élaboration psychique sous-tendant un processus de pardon est analysé à travers deux questions : (1) « Que faire du mal que l’on m’a fait ? », (2) « Comment faire du passé ‘ce qui passe’ » ? Nous éclairons la dimension intérieure du travail de pardon en montrant que le déliement se joue dans une dialectique subtile entre mémoire du malheur et intégration de ce malheur à l’existence. La recension de la littérature psychologique et l’analyse de la notion d’étape dans un processus de pardon ouvrent sur une présentation de la filiation occidentale de la notion de pardon dans le legs narratif biblique, avant une mise en perspective des dialogues entre Jankélévitch, Derrida, Arendt et Ricoeur. Une étude qualitative basée sur trois cas cliniques permet d’approfondir la nature de la blessure, les réactions à l’événement blessant et la mise en sens du pardon. Une analyse phénoménologique interprétative précise certaines dimensions subjectives et existentielles autour de trois axes : (1) l’impardonnable, (2) le pardon unilatéral et le pardon à soi-même, (3) le pardon réciproque. L’abord d‘une oeuvre de Rembrandt met en évidence la fécondité de l’art pour éclairer sous de nouveaux angles la clinique du pardon. Notre étude suggère également des pistes d’accompagnement thérapeutique du travail de pardon dans une perspective phénoménologique-existentielle. |