La représentation du stalinisme dans Les Aventures de Tintin
Autor: | Bachand, André |
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Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2022 |
Předmět: | |
Druh dokumentu: | Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Popis: | Inspirées des événements historiques du XXe siècle, Les Aventures de Tintin (1929-1976) introduisent au politique. La rencontre entre Tintin et Staline était inévitable. Hergé élabore ainsi certains scénarios staliniens, écho des peurs de ses contemporains envers le « communisme » et le totalitarisme. Ce mémoire s'interroge sur la nature et l'évolution de la représentation du stalinisme à des fins scénaristes. Il reconnaît les propositions théoriques majeures du totalitarisme stalinien d'Arendt, de Friedrich, de Brzezinski et d'Aron, à l'origine de l'école totalitariste; les différents courants historiographiques et l'ouverture partielle des archives soviétiques. Son cadre opératoire regroupe trois grandes variables staliniennes : l'idéologie, la terreur et le dictateur. En raison de la nature de la bande dessinée, il propose deux niveaux d'analyse: le lisible et le visible. Ses stratégies de vérification recourent au paradigme de l'indice de Ginzburg (1980) et à la représentation de l'ennemi soviétique dans le cinéma américain de la Guerre froide de Ballion (2014). Jamais, à notre connaissance, la représentation du stalinisme ne fut étudiée pour l'ensemble des albums Tintin. Notre analyse recense six albums « staliniens » sur les vingt-trois complétés. Ils constituent 26% du corpus Tintin, proportion significative. Or, à aucun moment Hergé ne personnifie Staline, sa figure s'incarnant plutôt dans celle des représentants officiels soviétiques. Le lecteur croise ces derniers sur 56% des pages du corpus étudié. Notre analyse discursive de la représentation hergéenne du stalinisme conclut qu'elle priorise la terreur et le dictateur, l'écart séparant ces deux variables s'avérant moins grand qu'anticipé. Réaliste, elle participe partiellement à la socialisation politique du jeune lecteur, le bédéiste y développant un discours politique convenu à l'égard de Staline et de l'Union soviétique. C'est en recourant à la dissémination d'indices dormants qu'Hergé le compose, soulevant l'intérêt du lecteur avisé à la recherche de différents niveaux de lecture. Ce discours politique dans la représentation du stalinisme d'Hergé n'atteint toutefois pas la complexité de celui du genre romanesque stalinien de Koestler, de Gheorghiu, d'Orwell, de Weisberg, de Soljenitsyne ou de London. Ce ne fut là nullement sa prétention. Inspired by historical events of the twentieth century, Les Aventures de Tintin (The Adventures of Tintin) (1929-1976) introduces to politics. The encounter between Tintin and Stalin was inevitable. Hergé elaborates some Stalinist scenarios, echoing the fears of his contemporaries towards "communism" and totalitarianism. This thesis questions the nature and the evolution of the representation of Stalinism for screenwriting purposes. It acknowledges the major theoretical propositions of Stalinist totalitarianism (Arendt, Friedrich, Brzezinski and Aron of the totalitarian school), the different historiographic currents and the partial opening of the Soviet archives. Its operative framework identifies three major Stalinist variables: ideology, the terror and the dictator. Because of the nature of the comic book, it proposes two levels of analysis: the readable and the visible. Its verification strategies appeal to the indiciary paradigm (Ginzburg, 1980) and to the representation of the Soviet enemy in American Cold War cinema (Ballion, 2014). To our knowledge, the representation of Stalinism has never been studied in the entirety of the Tintin albums. Our analysis identifies six Stalin albums, representing 26% of the corpus Tintin. At no time is Stalin featured, his figure being personified in that of the official Soviet representatives on 56% of the corpus pages. This Hergean representation of Stalinism focuses on the terror and the dictator, the gap between these two variables is being less than anticipated. Realistic, it partially participates in the political socialization of young readers, while raising the interest of the advised reader with disseminating of dormant indices. However, this representation doesn't reach the complexity of Stalin's literary fiction genre (Koestler, Gheorghiu, Orwell, Weisberg, Soljenitsyne, London). This was in no way his pretense. |
Databáze: | Networked Digital Library of Theses & Dissertations |
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