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Les organisations syndicales sont des institutions du travail où les inégalités entre les femmes et les hommes sont bien en vie. Les dirigeant.e.s syndicaux sont les phares des organisations syndicales. Toutefois, les femmes sont peu nombreuses à émettre une telle lumière en raison du fait qu'elles parviennent difficilement à investir le leadership syndical. Il y a une amélioration, certes, mais nous sommes loin d'une représentation juste et équitable des femmes dans les instances dirigeantes et décisionnelles des organisations syndicales. À partir d'une recherche empirique, de nature qualitative, menée auprès de vingt dirigeant.e.s syndicaux d'une fédération syndicale de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la thèse a cherché à comprendre les racines profondes de la sous-représentation des femmes au leadership syndical : à questionner leur « déficit démocratique » (Guillaume et coll., 2013). S'il y a une sous-représentation des femmes, il faut se demander pourquoi et nous devons tenter de savoir quelles en sont les causes. L'épineuse question de l'absence de femmes dans les hiérarchies syndicales nous a conduits à l'exploration de ce qui entrave le leadership syndical des femmes et de ce qui, au contraire, le rend possible tout en portant une attention particulière à l'exercice de celui-ci. Notre recherche se penche sur la question suivante : En quoi les obstacles et les leviers à l'accès ainsi qu'au maintien du leadership syndical diffèrent entre les femmes et les hommes et quelles sont les différences dans l'exercice de leur leadership syndical ? Dans une perspective à la fois genrée, multiniveau et basée sur une approche féministe matérialiste, cette recherche s'intéresse aux perceptions des femmes et des hommes quant aux différences de genre à partir de causes sociales, c'est-à-dire sans que ces distinctions fassent référence aux idées essentialistes découlant de la nature des femmes et des hommes. Il est nécessaire d'éclairer, sous un jour nouveau, les savoirs existants sur le leadership syndical afin de mieux comprendre et de remédier, ultimement, à la problématique du déficit démocratique vécu par les femmes dans les syndicats. Par le biais d'un double modèle genré et contextualisé du leadership syndical, cette thèse espère y avoir contribué. Les résultats de cette recherche pointent des différences de genre au leadership syndical, lesquelles sont modulables selon le niveau hiérarchique où siègent les dirigeant.e.s syndicaux de notre étude. Bien que ces obstacles ne soient pas sans impact pour les hommes, la culture masculine du syndicalisme ainsi que les responsabilités familiales et domestiques sont, selon le cas à l'étude, les pierres d'assises de la sous-représentation des femmes au leadership syndical. De plus, si le mentorat s'est révélé être un levier non négligeable au leadership syndical des femmes, il en est tout autrement pour les hommes, lesquels s'appuient davantage sur leur prédisposition « naturelle » pour investir la structure syndicale. Par ailleurs, la participation à des comités et/ou réseaux syndicaux est perçue comme une façon d'alimenter l'exercice du leadership syndical des femmes siégeant au niveau local. Les résultats de la recherche exposent également de « nouvelles » réalités affectant le leadership syndical des femmes comme, entre autres, la proche aidance et la grand-maternité d'autant plus que ces enjeux ouvrent la porte à de futures recherches. |