Analyse des proximités spatiale et a-spatiale de dispositif de formation à distance : cas de l'Université virtuelle du Sénégal (UVS)
Autor: | Tendeng, Mada Lucienne |
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Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2020 |
Předmět: | |
Druh dokumentu: | Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Popis: | Cette étude porte sur les conditions et circonstances d’organisation de la formation à distance (FAD) offerte par l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), dans un environnement de pays en développement d’Afrique subsaharienne et dans un contexte scientifique encourageant l’émergence de recherches explorant la réduction des distances en FAD par la proximité. Trois objectifs spécifiques (OS) sont visés : d’une part, identifier les facteurs de proximité objective, inhérents à la conception (OS 1.1) et à la mise en œuvre (OS 1.2) du dispositif pédagogique de l’UVS ; d’autre part, relever les facteurs de proximité subjective, contenus dans l’expérience étudiante (OS2). En raison des interférences complexes que l’environnement exerce sur les conditions et circonstances d’organisation de la formation, notre analyse s’inspire de l’approche systémique pour explorer les composantes qui révéleraient les facteurs qui favorisent la proximité entre le dispositif pédagogique de l’UVS et les apprenants. Cela justifie aussi le choix de l’approche qualitative d’étude de trois (3) cas de cours, pris comme des unités du dispositif pédagogique institutionnel et sélectionnés à l’issue d’un processus de recrutement fondé sur un souci de variabilité. Offerts au premier semestre de leur programme, ces cours appartiennent à trois domaines différents (technologie, sciences juridiques et sciences sociales) et engagent, chacun, dans notre étude trois types de participants principaux (un enseignant, un tuteur et deux étudiants), sans compter la vingtaine de participants secondaires. La combinaison de cette diversité de sources avec une pluralité d’outils de collecte et d’analyse des données constitue le socle méthodologique mobilisé pour atteindre la rigueur et la scientificité requises en étude de cas. L’étude fait ressortir que l’UVS s’inscrit dans un mode de gestion plutôt industrielle, qui standardise la conception des cours, en raison de la rapide croissance de ses effectifs étudiants, du défaut de ressources et du devoir de proposer des enseignements à ses étudiants. Dans un tel écosystème, la configuration du dispositif pédagogique global varie selon l’angle d’observation : officiellement comodale adaptée, implicitement hybride et formellement distancielle. Fondés particulièrement sur le niveau formel, les résultats montrent que la diffusion des trois cas de cours s’appuie sur les mêmes composantes et vise pareillement la transmission du savoir. Par conséquent, cette organisation industrielle accorde la décision pédagogique, non pas à l’enseignant, mais aux personnels non-pédagogiques. Ces constats globaux déteignent particulièrement sur les résultats liés à l’OS 1.1, qui indiquent trois faits majeurs. D’abord, il y a un certain décalage entre les intentions pédagogiques des enseignants-concepteurs et les versions finales de leurs cours, surtout à propos de la spatialisation des activités de formation. Ensuite, le dispositif met l’accent sur l’enseignement à travers des activités et outils qui visent une proximité a-spatiale de ressources. Enfin, la médiatisation véhicule exclusivement les préoccupations cognitives du dispositif et ignore la proximité a-spatiale de coordination, qui aurait dû passer par les dimensions immatérielles d’accompagnement et de médiation. Les résultats concernant l’OS 1.2 précisent la tendance à l’uniformisation : les cas de cours se déroulent sous la forme d’activités distancielles synchrones, animées par des tuteurs qui enseignent plus qu’ils ne soutiennent. Du fait d’un tel tutorat, perpétuant la proximité spatiale numérique et excluant celle physique, nos analyses démontrent une nette réduction des facteurs de proximité objective prévue à la conception. Aussi, le tutorat contribue-t-il plutôt à renforcer la transmission du savoir grâce à la proximité par les ressources, réduisant les apports socio-affectifs de proximité de coordination de la part du dispositif formel. Enfin, en termes de proximité subjective (OS 2), les résultats convergent vers une expérience étudiante relativement positive, dont le cadre d’expression privilégié se situe entre les espaces physique et numérique d’activités non formelles. Particulièrement autodéterminée, l’expérience étudiante est ancrée dans des pratiques socio-culturelles conditionnées par le mode de vie communautaire du milieu et la distance de la formation. Le vécu des étudiants s’alimente largement de composantes externes à leur cours, relevant à la fois de l’écosystème de l’UVS, de leurs caractéristiques personnelles et des effets de leur communauté d’apprentissage. C’est ainsi que les dispositifs pédagogiques de cours observés acquièrent des dimensions qui, bien que non-formelles, les rendent hybrides et centrés sur l’apprenant, grâce à la collaboration des pairs apprenants. This study focuses on the conditions and circumstances of the organization of distance learning (DL) offered by the Virtual University of Senegal (UVS), in an environment of developing countries in sub-Saharan Africa and in a scientific context that encourages the emergence of research exploring the reduction of distances in DL through proximity. Three specific objectives (SO) are targeted: on the one hand, to identify the factors of objective proximity, inherent to the design (SO 1.1) and implementation (SO 1.2) of the UVS pedagogical system; on the other hand, to identify the factors of subjective proximity, contained in the student experience (SO 2). Because of the complex interferences that the environment exerts on the conditions and circumstances in which training is organized, our analysis draws on the systemic approach to explore the components that would reveal the factors that promote proximity between the UVS pedagogical system and the learners. This also justifies the choice of the qualitative approach of studying three (3) case studies, taken as units of the institutional pedagogical system and selected at the end of a recruitment process based on a concern for variability. Offered in the first semester of their program, these courses belong to three different fields (technology, legal sciences and social sciences) and each involves three types of primary participants in our study (one teacher, one tutor and two students), in addition to the twenty or so secondary participants. The combination of this diversity of sources with a plurality of data collection and analysis tools constitutes the methodological base mobilized to achieve the rigor and scientificity required in a case study. The study shows that the UVS is part of a rather industrial management mode, which standardizes course design, due to the rapid growth of its student population, the lack of resources and the duty to offer courses to its students. In such an ecosystem, the configuration of the overall teaching system varies according to the angle of observation: officially co-modal adapted, implicitly hybrid and formally distant. Based particularly on the formal level, the results show that the dissemination of the three cases of courses is based on the same components and aims at the same time at the transmission of knowledge. Consequently, this industrial organization grants the pedagogical decision, not to the teacher, but to the non-pedagogical staff. These overall findings are particularly evident in the results for SO 1.1, which indicate three major facts. First, there is a certain discrepancy between the pedagogical intentions of teacher-designers and the final versions of their courses, especially with regard to the spatialization of training activities. Secondly, the system emphasizes teaching through activities and tools that aim at a-spatial proximity of resources. Finally, the mediatization exclusively conveys the cognitive concerns of the device and ignores the a-spatial proximity of coordination, which should have gone through the immaterial dimensions of accompaniment and mediation. The results concerning SO 1.2 specify the tendency towards uniformity: the cases of courses take place in the form of synchronous distanced activities, led by tutors who teach more than they support. As a result of such tutoring, perpetuating digital spatial proximity and excluding the physical one, our analyses show a clear reduction in the factors of objective proximity foreseen at the design stage. Thus, tutoring contributes instead to reinforcing the transmission of knowledge thanks to the proximity of resources, reducing the socio-affective contributions of proximity of coordination by the formal system. Finally, in terms of subjective proximity (SO 2), the results converge towards a relatively positive student experience, whose privileged framework of expression is located between the physical and digital spaces of non-formal activities. Particularly self-determined, the student experience is rooted in socio-cultural practices conditioned by the community lifestyle of the environment and the distance of the training. The students' experience is largely fuelled by components external to their course, relating to the UVS ecosystem, their personal characteristics and the effects of their learning community. This is how the pedagogical devices of observed courses acquire dimensions that, although non-formal, make them hybrid and learner-centered, thanks to the collaboration of peer learners. |
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