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« L'objectif de cette thèse de maîtrise consiste à décrire les différentes formes d'interventions reliées à la réalisation de pièces en terre cuite, telles que pratiquées par les Dion de l'Ancienne-Lorette (Comté de Québec), au tournant du siècle. Un aperçu des principales institutions d'encadrement paroissial sert de cadre contextuel afin de situer la sphère d'activités professionnelles de Jean Dion, artisan-potier. Celui-ci constitue un exemple de petit fabricant autonome issu de parents cultivateurs. Considéré comme un membre émigrant, il a consacré une partie de son adolescence à acquérir les rudiments d'un métier de transformation. Le support familial ne s'est pas limité à favoriser son apprentissage. Grâce à la segmentation de la terre ancestrale, il obtient un emplacement pourvu d'une habitation et de dépendances. Le rôle premier de ce petit producteur consiste à émettre des articles de consommation qui répondent aux exigences quotidiennes des gens de son entourage. La création de marchés locaux vise à soutenir un système d'échanges de biens et de services instauré entre les divers groupes sociaux qui composent une municipalité de paroisse. La population de l'Ancienne-Lorette s'est transformée avec l'expansion de l'industrialisation. Avec l'ouverture des circuits de distribution, l'artisan est confronté à une clientèle plus diversifiée et dispersée. Cette conjoncture favorise la mutation des boutiques en manufactures. Mais le manque de capitaux et de personnel compétent peu coûteux furent les obstacles rencontrés par Jean Dion pour suivre ce mouvement. Vers l'âge de quarante ans Antoine I Dion, menuisier de carrière, se trouve à la tête d'une manufacture de poterie. Il a reçu les encouragements de son frère Jean, qui voyait dans la progéniture de son aîné, cinq garçons et deux filles, la main-d'oeuvre nécessaire pour mettre sur pied un établissement d'envergure. Au moment de l'érection de l'entreprise, les fonctions d'administration et d'exécution étaient divisées entre les membres masculins de l'unité domestique, selon la hiérarchie des pouvoirs en vigueur au sein des familles terriennes. Le patriarche, chef de la lignée et propriétaire des installations matérielles, assurait la direction de l'ensemble des activités de production. Tout en participant activement aux opérations de fabrication de pièces en série, l'aîné secondait son père en rédigeant la comptabilité. Les plus jeunes oeuvraient sous les directives paternelles. Par la suite, la structure de l'atelier a suivi cette évolution: de la société coopérative à l'organisation patron/ouvriers. Sur le plan technologique, la présence de pièces d'équipement mues à la vapeur témoigne d'innovations apportées par la révolution industrielle. Ce signe de modernisme n'a pas entraîné pour autant la disqualification des agents. Une description du processus de fabrication indique que les opérations relatives à la confection des objets, reposent encore sur la compétence et la dextérité des intervenants. »--Pages préliminaires |