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En explorant les effets de violence qui agissent sur le mouvement de journalisme de paix au Rwanda, cette thèse d'anthropologie analyse l'émergence d'une forme d'autoritarisme sous la figure d'une extrême-paix. La thèse entend ainsi contribuer, grâce à une double méthode ethnographique et généalogique, à l'étude des formes contemporaines de la violence et des conflits, à un moment unique de l'Histoire où, paradoxalement, la rature de la guerre devient une ambition explicite de nombreuses organisations internationales. Elle vise également à développer une méthode d'écriture ethnographique qui puisse s'adapter aux formes d'autoritarisme déployées sur le terrain, et qui obligent des collectivités entières à l'isolement et au silence. En premier lieu, est posé le problème de l'utilisation du journalisme pour fin de renforcement de la paix et de la démocratie, ce qui implique un lien de cause à effet établi entre une pratique et la prévention de conflits complexes reposant sur des hypothèses liant conflit inter ethniques et génocide. Contredisant une approche trop schématique, notre proposition s'appuie sur une exploration généalogique des conditions préalables au développement des conflits et des médias au sein d'un État particulier (le Rwanda) et des institutions internationales, et met ensuite à jour les déterminants socioculturels et politiques qui agissent en amont sur le mouvement contemporain de journalisme de paix. Une ethnographie des actions de formation de la relève journalistique au Rwanda, de l'appui institutionnel et du parrainage des journalistes qui couvrent la justice post-génocidaire a été effectuée. L'analyse qui en est faite présente la capacité des acteurs du mouvement de journalisme de paix de tenir compte de l'ensemble de ces déterminants culturels de la communication publique qui président à la fois à l'évolution des conflits politiques et au développement d'une culture journalistique rwandaise. Il s'avère que le "journalisme de paix" repose sur une logique de confrontation très schématisée opposant des médias de guerre à des médias de paix. Aussi, elle donne prise à l'instrumentalisation de la mémoire et à l'autoritarisme en négligeant les violences structurelles, les histoires individuelles des journalistes et les structures historiques et politiques qui traversent les âges et les conflits. |