Radio communautaire : enjeux d'appropriation d'un espace public médiatique par des « communautés imaginées »
Autor: | Koulete, Kodjo Atassé Dovénè |
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Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2023 |
Předmět: | |
Druh dokumentu: | Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Popis: | Titre de l'écran-titre (visionné le 30 novembre 2023) Au début des années 1990, le modèle participatif et inclusif que promeut le concept de radio communautaire retient l'attention et l'intérêt des organisations de développement international, qui voient, dans cette « petite » structure médiatique et technologique, l'outil parfait pour assurer un rattrapage technologique en Afrique et pour impulser le développement local. Nourries par les théories technico-développementalistes, dans une ère encore marquée par ce paradigme dominant, plusieurs institutions internationales financent l'installation et le développement des radios communautaires sur le continent africain entre les années 1990 et 2000. On y dénombrerait, à ce jour, plus de 2 000 radios communautaires. Malheureusement, dépouillée de sa dimension participative et inclusive, la radio communautaire africaine est abordée, très largement, dans la littérature scientifique et dans la majorité des rapports et documents internationaux comme l'outil médiatique exclusif de développement. En tirant parti des travaux de réception, nous prônons, dans cette thèse, une relative distance avec les travaux développementalistes, non pas parce qu'ils ne rendent pas compte des données empiriques et théoriques réelles de la radio communautaire africaine, mais parce qu'ils occultent, non sans le vouloir, le public des radios communautaires, que les praticiens et les théoriciens appellent communautés. Cet engagement, à la visibilisation de la communauté, à ne pas parler au nom de la communauté, mais à la laisser s'exprimer nous conduit à la formulation de la question principale de notre recherche. Comment et à quel niveau se joue l'implication et la participation de la « communauté imaginée » dans la production des discours médiatiques au sein des radios communautaires conçues pour être une agora de réflexion et de prise de décision ? Pour répondre à cette question, nous convoquons le concept de « communauté imaginée » inspiré des travaux de Bénédict Anderson (1983) pour caractériser les publics de la radio communautaire, nous nous inspirons des résultats des études de réception et nous recourons à une étude de cas de trois radios communautaires du Togo. Il s'agit de la radio carré-jeunes, de la radio rurale fraternité novissi et de la radio la paix. Pour chacune de ces radios, nous avons procédé à une analyse de contenu de certaines de leurs émissions interactives, à une observation participante et organisé des entretiens non directifs. Dans certains cas, nous avons élargi notre analyse pour prendre en compte les tentatives embryonnaires de numérisation de la diffusion constatée au sein de ces radios communautaires afin de comprendre les changements que ces situations engendrent dans le rapport que la radio communautaire entretient avec « sa » communauté. Il apparaît, au terme de cette recherche, que les radios communautaires africaines, du moins celles qui ont fait l'objet d'une analyse dans le cadre de cette recherche, sont des « radios à la carte », des radios en permanente construction, avec un espace médiatique profondément productiviste dans une visée économico-politico-développementaliste et un faible espace participatif principalement culturel, qui est malgré tout le fruit d'un braconnage. In the early 1990s, the participatory and inclusive model promoted by the concept of community radio caught the attention and the interest of international development organizations, which saw in this « small » media and technological structure the perfect tool to ensure technological catch-up in Africa and to stimulate local development. Nourished by technical-developmentalist theories, in an era still marked by this dominant paradigm, several international institutions financed the installation and development of community radios on the African continent between the years 1990 and 2000. It is estimated that there are more than 2,000 community radios. Unfortunately, stripped of its participatory and inclusive dimension, African community radio is addressed, very widely, in the scientific literature and in the majority of international reports and documents as the exclusive media for development. Drawing on reception studies, we advocate, in this thesis, a relative distance from developmental works, not because they do not account for the real empirical and theoretical data of African community radio, but because they unintentionally obscure the public of community radios, which practitioners and theorists call communities. This commitment to the visibility of the community, not to speak on behalf of the community, but to let it express itself, takes us to the formulation of the main question of our research. Designed to be an agora of reflection and decision-making, how and at what level is the involvement and the participation of the "imagined community" in the production of media discourses within community radios played out? To answer this question, we use the concept of "imagined community" that we lend by Benedict Anderson (1983) to characterize community radio audiences and we use the case study of three community radio stations in Togo. These are radio carré-jeunes, the rural radio fraternité novissi and the radio la paix. For each of these radio stations, we conducted a content analysis, among other things, of certain interactive programs that we considered to be a radio speech, conducted a participant observation and non-directive interviews. The mobilized data have been presented and interpreted taking into account the theoretical models we have mobilized. It appears, at the end of this research, that African community radios, at least those that have been the subject of an analysis as part of this research, are customized radios, in permanent construction, with a strong deeply productivist space in an economic, political, and developmentalist perspective, and a weak participatory space, essentially cultural, which is the result of poaching. |
Databáze: | Networked Digital Library of Theses & Dissertations |
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