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La leptospirose constitue un réel problème de santé publique en Nouvelle-Calédonie et dans les autres collectivités Françaises du Pacifique. Reconnue depuis de nombreuses années comme une pathologie majeure (avec une incidence dépassant parfois les 100 cas pour 100,000 habitants), elle est une pathologie infectieuse endémique de premier plan qui connait une recrudescence et un caractère épidémique lors des années à forte pluviométrie. Cette maladie a été étudiée de façon historique à l'Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (IPNC), qui a ainsi développé les outils utiles à son diagnostic et à son étude et acquis au cours des années une expertise reconnue sur cette maladie. Du fait du caractère zoonotique et environnemental de cette maladie, une approche multifactorielle de son étude est mise en place à l'IPNC, et s'articule autour de 3 axes, répondant à 3 constats : L'épidémiologie et l'écologie de cette maladie humaine et animale comportant une large composante environnementale demeurent insuffisamment connues, notamment en Nouvelle-Calédonie. Leur description a longtemps été basée sur une taxonomie strictement sérologique, actuellement obsolète et dont l'avènement de la génétique moléculaire a mis en évidence de nombreuses limites. Dans le cadre d'un site pilote, mais aussi en collaboration avec les acteurs de l'élevage, l'éco-épidémiologie de la leptospirose en Nouvelle-Calédonie est revisitée avec une approche moléculaire. Les critères pronostiques manquent fréquemment aux cliniciens pour différencier, lors d'une leptospirose nécessitant une prise en charge hospitalière, les cas graves de ceux qui évolueront rapidement vers une guérison. Du fait du tableau de choc septique fréquemment observé dans les leptospiroses sévères, il est possible que des indicateurs pronostiques du choc septique aient également une application dans le cadre de la leptospirose. A la suite de travaux sur modèle animal sensible, des critères biologiques à valeur pronostiques seront évalués dans des cas de leptospirose hospitalisés en Nouvelle-Calédonie. Enfin, le diagnostic clinique de leptospirose est délicat, du fait de la diversité des formes cliniques et la confirmation par le diagnostic biologique, nécessaire, est complexe et demande des techniques spécialisées. En contraste, l'accès à ces techniques spécialisées n'est que rarement offert aux régions ou aux zones où l'incidence de la leptospirose est la plus élevée. Notre troisième volet d'étude concerne la mise au point puis la validation d'un test de diagnostic rapide, de type bandelette, qui permettrait la détection d'antigènes de leptospires pathogènes dans les liquides biologiques. Parallèlement, la mise en place du diagnostic biologique de leptospirose dans plusieurs instituts du Réseau International des Instituts Pasteur s'efforcera de documenter la présence de la leptospirose dans des régions où elle n'est pas décrite, ou de mieux évaluer son impact réel sur la santé publique de ces régions. |