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Une méthode de réaction de polymérisation en chaîne en temps réel (t-PCR), permettant de déterminer dès 12 semaines d'aménorrhée (SA) le statut RhD dun foetus à partir d'ADN libre dans le plasma maternel, a été mise au point dans notre laboratoire. Cette technique est appliquée en routine clinique depuis novembre 2002 aux patientes RhD négatif dans le cadre de leur suivi immuno-hématologique. Ce développement ainsi quune première évaluation portant sur 218 grossesses et 223 nouveau-nés ont été rapportés dans un travail original publié dans le J Gynecol Obstet Biol Reprod en 2005 (Minon et al. 2005). La qualité de la prédiction du statut RhD ftal a permis d'envisager l'extension du génotypage à toute patiente RhD négatif. En parallèle, différentes PCR conventionnelles ont été développées pour rechercher les gènes RHD silencieux. Lexistence de variants non fonctionnels du gène RHD - principalement trouvés dans les populations africaine et asiatique - a conduit à amplifier des segments spécifiques du gène RHD fonctionnel (séquences des exons 4 et 5) en plus dune séquence de lexon 10, afin déviter les faux positifs. Toutefois, un résultat faux positif inhabituel, lié en fait à la présence d'un greffon rénal chez l'une de nos patientes, a fait l'objet d'une publication dans Transfusion en 2006 (Minon et al. 2006). La place du génotypage foetal RHD a été réfléchie dans un contexte plus général de prise en charge et de prévention de l'alloimmunisation foeto-maternelle anti-D. Cette réflexion a permis de définir de nouvelles stratégies qui ont été décrites dans la Revue Médicale de Liège en 2006 (Minon et al. 2006). Une synthèse de notre activité tant régionale que nationale entre 2002 et 2006 a été récemment publiée dans Transfusion en 2008 (Minon et al. 2008). Elle reprend l'étude de 563 patientes et de leurs 581 nouveau-nés. Notre expérience dans les grossesses gémellaires y est rapportée. Les pièges (faux positifs et négatifs) de la technique sont abordés et des moyens de prévention pour les éviter sont proposés. Elle a été loccasion dune discussion assez exhaustive sur le génotypage RHD foetal à partir du sang maternel. La faible expression de l'antigène D chez certaines mamans pose un double problème: le premier est lié à la présence d'un gène RHD maternel "intact" qui invalide la recherche du gène RHD foetal dans le plasma. Le second est lié à la confusion induite dans lesprit de l'obstétricien par la présence d'un gène RHD maternel « normal » mais associé à une expression faible de l'antigène D, la patiente étant par ailleurs connue sérologiquement D négative. Sur ce sujet déjà épineux viennent se greffer les particularités des variants D partiels. Une nouvelle stratégie a été définie afin d'orienter l'obstétricien dans le suivi immuno-hématologique et la prophylaxie par anti-D des patientes présentant un D variant (D faible et/ou D partiel). Cette nouvelle approche concerne aussi la politique transfusionnelle à adopter en matière de sang D phéno-compatible. Cette discussion fait partie intégrante de notre sujet et reprendra notre expérience reposant maintenant sur plus de 700 déterminations de RHD ftal réalisées depuis 2007. L'extension du génotypage RHD à toutes les patientes RhD négatif encourage nos équipes à réaliser de manière systématique une prévention par immunoglobulines anti-D à 28 semaines daménorrhée (SA) chez les patientes Rh D négatif dont le foetus est RHD positif. L'introduction de cette prophylaxie modifie le suivi immuno-hématologique obstétrical traditionnel et fait l'objet d'une publication sous presse dans Acta Clinica Belgica (Minon et al. 2008). En corollaire de notre travail, nous avons démontré la fiabilité de la prédiction du sexe foetal par la recherche du gène SRY utilisé comme contrôle interne de la présence de DNA foetal dans le plasma maternel lorsque le foetus est de sexe masculin. |