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À la différence de la peur des récits fantastiques, qui est liée à des phénomènes surnaturels et à l'idée de l'étrange, la peur « martinetienne » peut être rattachée à un malaise existentiel, et à une question de conscience de la fragilité des systèmes régissant la vie de l'homme moderne. On peut ainsi rapprocher l'œuvre de Martinet de celle de Kafka, en rupture avec le monde fantastique.Humains, les personnages souffrent pourtant d'un manque d'altruisme engendré par leur environnement existentiel qui suscite l'impression horrifique. Cette angoisse est permanente chez tous les protagonistes. Il ne s'agit pas d'une mélancolie passagère, mais bien d'un profond désespoir exprimé à travers l'humour noir. Ainsi, la narration, espace de tension extrême, devient une marge fictionnelle, où se jouent, burlesquement, des destins tragiques. Et la tension narrative, jamais relâchée, explique les tendances meurtrières chez le sujet, de même que son désir de mort, ou de suicide. L'écriture fébrile de Martinet n'atteint jamais son acmé et perdure, hantant durablement le lecteur. Enfin, l'alternance entre plusieurs voix, par le biais d'un « je » à tendance schizophrène, apporte une dimension intrigante aux récits de l'auteur. Et le rêve de J.-P. Martinet d'écrire un bon polar ou un scénario pour le cinéma apparaît, en filigrane, à travers ses textes, avec des perspectives du genre policier parodié. |