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Août 2008. Mila et Vladimir Nassibov fuient la Géorgie sous les bombardements et se réfugient en France avec Tamara, leur petite fille de 6 ans. Mal accueillis, ils sont à la rue le jour comme la nuit. Depuis la fin de la trêve hivernale vécue dans un gymnase surpeuplé, ils se trouvent contraints d'appeler quotidiennement le 115 pour tenter d'obtenir une place d'hébergement. Quand Tamara tombe malade, ils espèrent cette fois être entendus. En vain. La fillette meurt d'une maladie pourtant bénigne mais non soignée. Pour les militants du Collectif Prendre Sa Part, il ne s'agit pas de la cause première du décès de l'enfant. Qui a tué Tamara? C'est ce que retrace le manuscrit envoyé à une maison d'édition. Intitulé Tamara Nassibov - Autopsie d'une mort anonyme, son titre n'enthousiasme guère Pauline, chargée d'une première lecture. Le résumé qu'en fait l'auteure, centré sur un procès pour homicide involontaire contre les responsables de l'hébergement d'urgence, la rebute davantage encore. Pauline décide de faire une lecture en diagonale. Elle commence vers la centième page, où apparait le nom de Stéphane Hessel, sobre et épatant témoin. Elle poursuit avec le témoignage incisif de Michel Rocard. Au fil des pages picorées ici ou là, elle critique vertement une scène sentimentale, déplore des passages consacrés à la guerre au Kosovo dont l'un des témoins est originaire, ou relatifs à Vichy servant d'exutoire envers l'administration française. Puis elle retourne en arrière et entame le premier chapitre avec l'idée d'établir une fiche de lecture après avoir avalé les quatre suivants. La lecture se poursuit... Pauline présente le manuscrit en comité de lecture. Elle souligne ses qualités et ne fait pas l'impasse sur ses défauts. Les voix se partagent par moitié. Le livre sera en définitive publié sous un autre titre, suggéré par Pauline : Merci de nous aimer. À PROPOS DE L'AUTEURECatherine LISON-CROZE est née en 1947 à Châteauroux. En février 1962, les malheureux évènements du métro Charonne lui ont révélé l'injustice de la violence d'État et ont provoqué son engagement politique pour une société plus humaine. Pendant quarante ans, elle a exercé la profession d'avocate et mené bien des combats contre les discriminations, faisant sienne la phrase de Paul Éluard « Chacun est l'ombre de tous ». Elle a animé de nombreux débats sur les droits de l'Homme et les libertés fondamentales, notamment dans les établissements scolaires. Avocate pénaliste et passionnée par la sociologie, sa fréquentation des cours d'assises et des tribunaux correctionnels l'ont convaincue que la Justice n'est pas plus neutre que les juges qui la rendent, et que l'empire des préjugés, aux sources jamais taries, est immense. En 1993, elle a publié un livre au titre évocateur: Cherche justice désespérément. Démence et culpabilité, préfacé par Gilles Perrault. Encore un cri contre le conservatisme et les obsessions du cénacle judiciaire. |