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Quand Roland Barthes découvre un signifiant disponible, « idiorrythmie », la question se pose de savoir s’il investit ce dernier d’une charge fantasmatique absolument personnelle ou si, au contraire, le mot idiorrythmie ne produit pas de lui-même les conditions du fantasme en question. L’analyse de cette tension suppose de distinguer nettement le mouvement du fantasme propre à l’auteur, mouvement dont le rapport avec la parole est problématique, de la logique du concept, ou de la signification, qui s’impose de l’extérieur au fantasme. Que les deux – mouvement du fantasme, logique du concept – puissent se rejoindre, c’est tout l’enjeu du Cours au collège de France de 1976-1977. Or, si le fantasme de Barthes est étrange, puisqu’il prétend associer l’idiorrythmie à la solitude, le concept est lui-même contradictoire, car ce dernier cherche à lier la communication au contournement de l’empire du langage. Dès lors, bien que le fantasme, pour être effectif, doive être une « image mise en fonction dans la structure signifiante » (Lacan), il lui faudra peut-être plutôt, à moins de passer à côté de sa réalisation, s’éteindre dans le silence. Pour parvenir ainsi à une clarification de la notion d’idiorrythmie dans son rapport au fantasme, il faudra faire appel non seulement au texte de Barthes, mais également à la psychanalyse (pour la décomposition du mouvement du fantasme) et à la philosophie (préoccupée depuis longtemps par le problème de la « vie en commun »). |