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La « découverte » photographique du Mexique a coïncidé avec l’émergence de la Nouvelle Photographie en Europe dans les années 1920-1930. Ce pays, qui vivait alors une renaissance culturelle nationaliste, représentait un modèle politique révolutionnaire réussi et « le lieu rêvé du progrès social » pour les intellectuels de gauche et les jeunes photographes européens et américains – parmi eux Pierre Verger, voyageur-reporter indépendant, mais lié aux cercles du Musée ethnographique du Trocadéro depuis 1934. P. Verger réalise une campagne photographique pour le livre Mexique, édité par Paul Hartmann en 1938, dont l’introduction et les notes sont rédigées par Jacques Soustelle. Les codes de la photographie ethnographique sont présents dans les portraits du peuple comme dans les visages d’anonymes saisis dans la rue, sur les marchés et au cours des fêtes, qui annoncent la « photographie humaniste ». Documenter le Mexique signifiait alors prendre en photo ces visages, la vie sociale, les artefacts, les monuments précolombiens et du paysage représenté, entre autres, par l’exotisme de la flore locale. Quelques-unes de ces photographies mexicaines sont diffusées à Paris dans des revues comme Regards, Photographie AMG, Voilà, en répondant à la réception positive de l’imaginaire américain dans le Paris des années 1930. Le dialogue avec d’autres photographes qui ont eu des parcours semblables fait aussi partie de l’analyse, regards convergents et histoires croisées qui montrent, finalement, l’intérêt qu’il y a à s’interroger sur l’œuvre postérieure de Pierre Verger, au Brésil, à travers le prisme de son expérience vécue au Mexique. |