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L’objet de notre article est la phase de co-situation d’une recherche collaborative, selon des modalités en partie à distance et en présentiel, entre la Guyane française (terrain de recherche) et la Suisse (université de la chercheuse concernée). Plus particulièrement, l’article investigue les défis et les obstacles intervenants lors de la co-élaboration d’un dispositif impliquant une chercheuse doctorante et des enseignantes éloignées par la distance géographique. Ce dispositif d’évaluation formative du langage oral d’élèves allophones de maternelle (4-5 ans) se déroule dans un contexte où opère le translanguaging (alternance de langues) entre les enseignantes (français) et les élèves (n’djuka). À partir d’entretiens exploratoires, individuels et collectifs, une dynamique atypique est dégagée dans la négociation de la problématique commune qui s’étend sur toute la phase de co-situation de la recherche. Cinq axes ont été identifiés, regroupant des obstacles et des défis interdépendants que sont (1) l’initiation de la co-situation, (2) l’opérationnalisation d’un tiers-espace physique et temporel, (3) la construction et le maintien d’un climat de confiance mutuelle, (4) la co-construction et le partage d’une problématique commune et (5) l’opérationnalisation sur le plan méthodologique. D’autres éléments montrent que, de prime abord, ce qui pouvait constituer des obstacles et des défis spécifiques à l’éloignement géographique peut, in fine, être des ressources pour la co-construction de l’objet. |
