Effet-dose de l’acide oléique alimentaire. Cet acide est-il conditionnellement essentiel ?

Autor: Bourre Jean-Marie, Dumont Odile, Durand Georges
Jazyk: English<br />French
Rok vydání: 2000
Předmět:
Zdroj: Oléagineux, Corps gras, Lipides, Vol 7, Iss 6, Pp 524-530 (2000)
Druh dokumentu: article
ISSN: 1258-8210
1950-697X
DOI: 10.1051/ocl.2000.0524
Popis: Dans un travail précédent [1] nous avons montré que, globalement, au terme de la période de gestation-lactation chez des rats de 21 jours, la carence alimentaire en acide oléique entraîne une diminution de la concentration en 18:1(n-9); la synthèse endogène ne compense donc pas l’absence d’acide oléique dans les aliments. Afin de déterminer exactement l’effet de la présence et de la concentration de l’acide oléique dans l’alimentation sur la composition en acides gras de divers organes, les huiles végétales commerciales n’étant pas utilisables (car contenant toujours de l’acide oléique), des triglycérides ont été synthétisés par voie chimique et enzymologique; ils ont été formés soit d’acide oléique, soit d’acide alpha-linolénique, soit d’acide linoléique. La détermination de l’effet-dose a été réalisée avec un protocole expérimental portant sur 7 groupes de rats ayant reçu chacun des aliments de composition identique (en particulier au niveau des acides gras indispensables : les acides linoléique et alpha-linolénique) mais dont la teneur, variable, en acide oléique était située entre 0 et 6 000 mg pour 100 g d’aliments. Les rates ont été nourries avec les régimes à partir de 2 semaines avant l’accouplement, leurs portées ont été sacrifiées soit à 21, soit à 60 jours. Quand la teneur de l’acide oléique augmente dans les aliments, les principales modifications observées chez les animaux de 21 jours sont les suivantes.– Concernant le 18:1(n-9) : dans le foie, le muscle, le coeur, les reins et les testicules, sa concentration constante (le plateau de la courbe) est atteinte aux environs de 4 g d’acide oléique pour 100 g d’alimentation. En deçà de cette dose, la réponse est croissante. Dans le cerveau, la myéline et les terminaisons nerveuses (mais non le nerf sciatique), la teneur en acide oléique reste optimale et constante.– La concentration du 16:1(n-7) diminue dans le foie et le muscle quand la teneur de l’acide oléique passe de 0 à 3 g/100 g d’alimentation. Au-delà, un plateau est observé. Un profil similaire est observé dans le coeur, les reins et les testicules, mais avec une amplitude moindre. Les structures du cerveau ne sont pas touchées. En revanche, dans le nerf sciatique, une diminution du 16:1(n-7) accompagne l’accroissement de l’acide oléique; le plateau est atteint pour 3 g d’acide oléique/100 g d’alimentation.– La concentration de 18:1(n-7) diminue dans le rein, le muscle et les testicules, jusqu’à 3-4 g/100 g d’alimentation; elle se stabilise ensuite. Il n’y a pas de modifications dans le système nerveux (y compris dans le nerf sciatique) quand la teneur en acide oléique augmente dans l’alimentation.– Quelques modifications mineures sont observées au niveau des concentrations des autres acides gras : diminution de l’acide palmitique, en particulier dans le foie et le muscle, mais pas de modifications pour l’acide stéarique.– La somme des acides gras (n-6) est constante, sauf pour le coeur, le rein et le nerf sciatique – mais sans modification du 22:5(n-6). Il n’y a pas de modification des acides gras de la série (n-3). Chez les animaux sacrifiés à 14 jours, quand la teneur de l’acide oléique croît dans les aliments, les teneurs en 18:1(n-9) des contenus stomacaux augmentent. La croissance est régulière, sans plateau. En parallèle avec cette augmentation, le 16:1(n-7) diminue, mais pour atteindre un plateau (à 3 g d’acide oléique pour 100 g d’aliments), alors que le 18:1(n-7) reste stable; le 16:0 diminue largement, alors que le 18:0 n’est pas modifié. Chez des animaux de 60 jours, les résultats sont globalement similaires à ceux obtenus avec des animaux de 21 jours, mais avec certaines différences, en particulier une légère décroissance de la concentration de l’acide oléique dans le foie et le rein pour la plus forte teneur en acide oléique dans l’alimentation.
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