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Les contraceptifs hormonaux sont des outils très utilisés pour la gestion des populations de primates en parc zoologique, mais leur maîtrise est actuellement une problématique majeure. En effet, leur impact sur les cycles, la santé et le comportement est mal connu, et leur efficacité semble inconstante. Cette étude a pour objet d’établir un protocole biologique permettant le suivi de la reproduction par dosages des hormones sexuelles dans les selles. Cette méthode est utilisée depuis longtemps chez de nombreuses espèces sauvages, en particulier grands herbivores et carnivores, mais plus rarement chez les primates. Elle permet de mettre en évidence une activité sexuelle voire une cyclicité chez les femelles, de confirmer des gestations, et pourrait aussi permettre d’évaluer les effets et l’efficacité des contraceptifs. Notre étude est réalisée en parc zoologique chez les gibbons à favoris (Nomascus gabriellae et Nomascus leucogenys) et les capucins à poitrine jaune (Sapajus xanthosternos). Deux hormones ont été mesurées : l’œstradiol et la progestérone. Les fèces des femelles ont été récoltées individuellement à 2 ou 3 jours d’intervalle pendant 10 semaines. Les prélèvements, congelés rapidement après récolte, ont ensuite été transférés au laboratoire LDHVet, Ecole Vétérinaire Oniris (Nantes) pour y être traités. Les dosages hormonaux dans les selles nécessitent une étape de préparation des échantillons : dessiccation (24 h), suivie d’un broyage puis d’une extraction par solvant organique (MeOH). Après évaporation, cet extrait est repris avec une solution de BSA (tampon) avant d’être dosé. La progestérone a été dosée par radio-immunologie (RIA), et l’œstradiol 17-β par immuno-enzymologie (EIA). Les premiers résultats montrent des variations hormonales qui révèlent des activités folliculaires (production d’œstradiol 17-β) et lutéiniques (production de progestérone) permettant chez certaines femelles d’identifier des cycles clairs, ce qui montre que la méthode est envisageable pour le suivi des primates non-humains en parc zoologique. L’évaluation de cette méthode de suivi des cycles sexuels par dosage des stéroïdes fécaux constitue une étape préliminaire à une étude plus large. Outre son application directe pour le suivi des femelles, elle pourra servir de base dans l’étude de l’impact et de l’efficacité des méthodes contraceptives. Sont notamment ciblés les implants progestatifs à base d’étonogestrel, largement utilisés, dont l’efficacité fait régulièrement défaut chez certaines espèces (Cébidés, Callithricidés) et qui pourraient être toxiques (effets métaboliques dont diabétogènes) surtout en cas de traitements répétés. |