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La législation européenne (directive 92/65/CEE, article 14 et annexe B) impose, pour les primates non humains, un dépistage annuel de la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis). Les institutions dont les colonies sont testées positives risquent la suspension ou la perte de l’autorisation de détenir des primates. Jusque-là, nous avions utilisé le test intracutané à la tuberculine pour le dépistage de la tuberculose chez nos animaux. Or, la fiabilité de ce test est souvent contestée actuellement. En 2011, nous avons donc testé pour une première fois toute la colonie avec le test in vitro PRIMAGAM® (Prionics, Suisse), qui repose sur la détection de l’interféron gamma (IFN-gamma). Les résultats furent satisfaisants et sans équivoque. Nous avons testé de nouveau toute la colonie en 2012. Il n’y avait pas eu entretemps de nouvelle introduction dans la colonie et nous n’avons, au demeurant, jamais eu de test positif de tuberculose tout au long des 20 dernières années. Notre exposé porte sur le résultat du test effectué sur un singe vert femelle adulte qui avait été introduit dans notre colonie 13 ans auparavant. Pendant toute cette période, la femelle a toujours été dans un groupe ou au moins avec un conjoint. Lors de la prise des échantillons pour le test PRIMAGAM®, nous avons constaté chez cette femelle une tumeur de la taille d’une balle de pingpong au niveau du sein droit. La tumeur fut extraite le lendemain et soumise à un examen histopathologique. Nous supposions avoir affaire à une tumeur cancéreuse du sein. Comme prévu, tous les échantillons de sang furent envoyés au siège de Prionics en Suisse pour test et évaluation des résultats. Les résultats du test qui nous furent communiqués quelques semaines plus tard affichaient un cas positif, à savoir la femelle atteinte d’une tumeur. La décision fut prise de répéter le test sur cet animal et sur tous ceux qui avaient été en contact avec lui. Mais l’animal, trouvé moribond dans sa cage, dut être euthanasié avant d’avoir pu faire la prise de sang pour confirmer le test positif. À l’autopsie, une généralisation des tumeurs et une infiltration dans presque tous les organes furent constatées. Des échantillons furent pris pour le diagnostic histopathologique et bactériologique de la tuberculose mais ne permirent pas de déceler de tuberculose. Les tumeurs furent identifiées sans équivoque comme étant des lymphosarcomes. Dans ce cas précis, nous avons donc pu constater que le lymphosarcome peut interférer, voir fausser les résultats du test in vitro PRIMAGAM®, basé sur la détection de l’interféron gamma. |