Réseaux sociaux, usage et acquisition du français langue seconde par des américains en contexte de séjour d'étude en France : une étude exploratoire

Autor: Chevrot Jean-Pierre, Gautier Rozenn
Jazyk: English<br />French
Rok vydání: 2012
Předmět:
Zdroj: SHS Web of Conferences, Vol 1, Pp 2071-2082 (2012)
Druh dokumentu: article
ISSN: 2261-2424
DOI: 10.1051/shsconf/20120100161
Popis: L'étude microsociologique menée auprès de sept américains, apprenants du français langue seconde en contexte de séjour d'étude en France se centre sur la relation qui s'établit entre sociabilité, usage des langues et input lors de l'acquisition d'une langue seconde. Le contexte d'apprentissage dans lequel se trouvent les sept apprenants que nous avons suivis durant trois mois offre un terrain fertile pour la recherche en langue seconde. En effet, les apprenants sont exposés à la langue seconde à la fois formellement (classe de langue étrangère) et informellement (vie quotidienne dans la communauté native). Cette étude vise à déceler l'influence du contexte social et plus particulièrement du réseau social amical sur les acquisitions en français langue seconde. Nous avons élaboré une méthodologie permettant d'une part de recueillir des données sociales garantissant une certaine objectivité et aboutissant à une analyse fine des réseaux sociaux développés par les apprenants. D'autre part, nous avons confronté ces résultats avec l'évolution de l'interlangue des apprenants au niveau de deux variables sociolinguistiques : la liaison facultative et le maintien de la particule préverbale négative ne. Les résultats sur les réseaux sociaux des sept apprenants, nous révèlent que deux entretenaient des contacts amicaux denses et diversifiés avec des locuteurs natifs de leur L2, le français, tandis que les cinq autres avaient principalement développé une sociabilité en lien étroit avec des locuteurs natifs de leur L1. Il a été observé pour la liaison facultative que les apprenants ayant le moins de contacts avec des locuteurs natifs augmentent ou maintiennent leur taux de réalisation de cette variable sociolinguistique tandis que ceux qui ont un usage quotidien plus important de la L2 baissent ce taux et se rapprochent ainsi de l’usage non formel des natifs. En ce qui concerne le maintien de la négation, nous avons observé que les apprenants ayant un temps de contact quotidien faible avec des locuteurs natifs augmentent ou maintiennent leur usage des variantes standard entre les deux temps. De leur côté, les apprenants ayant développé plus de liens avec des francophones et ayant un usage quotidien du français plus important baissent leur taux de réalisation de la négation entre les deux temps et se rapprochent de l'usage des francophones natifs. Plus généralement, ces premiers résultats suggèrent que la constitution d’un réseau amical intégrant des locuteurs du pays d’accueil conduirait les apprenants en SA à infléchir leurs usages vers le non standard.
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