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Félix Guattari a développé une approche sémiotique mettant en évidence l’idée suivant laquelle le capitalisme usine des subjectivités spécifiques aux différents âges de la vie. Ce texte poursuit cette réflexion portant sur les modes de production de la subjectivité à l’ère de l’informatique planétaire. Il rappelle dans un premier temps l’influence de l’approche de Guattari dans les travaux du philosophe Franco Berardi, lequel a forgé le concept de « sémiocapitalisme » pour désigner une forme de capitalisme opérant sémiotiquement. L’idée même de sémiocapitalisme invite à mener des réflexions sur les nouvelles formes d’exploitation cognitives liées à un travail immatériel qui tend à brouiller la frontière entre le travail et les loisirs et à faire de la subjectivité des travailleurs la matière première des « sémio-marchandises ». Ces réflexions donnent alors l’occasion d’interroger la subjectivité humaine d’un point de vue machinique, c’est-à-dire comme un processus fait de coupures et de connexions capables aussi bien de reproduire que de subvertir la spirale de l’auto-élaboration capitaliste. Ce texte discute aussi du fait que l’accentuation tendancielle de l’hybridation humain-machine n’apparaît pas forcément comme le moyen par lequel le sémiocapitalisme renforce ses capacités de saisie des modes de subjectivation, mais comme l’occasion inespérée de s’émanciper des modalités actuelles de l’assujettissement capitaliste et de développer une proto-altérité machinique. |