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Il a été montré que la construction de grands barrages de retenue d'eau entraînait une recrudescence des schistosomiases (bilharzioses) humaines, se traduisant par une augmentation de la prévalence et de l'intensité de l'infection. Cependant, aucune étude véritable n'a été conduite pour évaluer l'impact des grands barrages réalisés en Côte d'Ivoire. Pour deux d'entre eux, on dispose de données sur les prévalences avant la mise en eau, ce qui autorise une appréciation de leur impact sur la santé des populations riveraines. Les barrages hydroélectriques de Kossou et de Taabo ont été mis en service dans les années 1970 et les prévalences de #Schistosoma haematobium$ avant la mise en eau étaient de 14% pour Kossou et de 0% pour Taabo. Les données relatives à #S. mansoni$ disponibles seulement à Taabo, font état d'une prévalence de 3% chez les enfants scolarisés. Nous avons réévalué les prévalences de #S. haematobium$ et de #S. mansoni$ en 1992 par analyse des urines et des selles de 548 et 255 enfants d'âge scolaire, provenant respectivement de 5 villages situés autour de chacun des lacs de retenue. Une augmentation considérable de la prévalence de #S. haematobium$, pouvant atteindre 53% et 73%, a été observée autour des lacs de Kossou et de Taabo. La prévalence de #S. mansoni$ était faible (5% et 2% respectivement). En conclusion, il ressort que la construction de ces deux grands barrages a eu un impact négatif sur la santé des populations humaines en ce qui concerne #S. haematobium$ ; pour le moment, on n'observe toutefois pas de substitution de cette forme par #S. mansoni$. Cette situation mérite donc d'être étudiée plus attentivement, avec des investigations plus précises. (Résumé d'auteur) |