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Les voyages des mauristes constituent un jalon de l’histoire des pratiques savantes propres à la République des Lettres à l’époque moderne. L’âge d’or du voyage mauriste se situe entre 1660 et 1720. La dizaine de religieux concernés (parmi lesquels Mabillon, Montfaucon ou Martène) sont d’abord des moines et leur pratique du voyage s’insère dans une tradition et un cadre normatif précis. Au-delà des justifications et des modalités des voyages, c’est aussi la mise en récit de ces pérégrinations qui interroge : correspondances, notes de voyage précèdent ou accompagnent la rédaction de véritables récits d’abord manuscrits puis destinés à la publication, en latin puis en français. Après les années 1720, les mauristes intègrent le modèle des sociétés savantes des Lumières et leurs déplacements sont plus restreints, essentiellement dans le cadre de l’élaboration d’histoires provinciales. The travels of the Maurists are a milestone in the history of the scholarly practices of the Republic of Letters in the modern era. The golden age of Maurist travel was between 1660 and 1720. The ten or so monks involved (including Mabillon, Montfaucon and Martène) were primarily monks, and their travel practices were part of a tradition and a precise normative framework. Beyond the justifications and modalities of the journeys, it is also the narration of these peregrinations that raises questions: correspondence and travel notes precede or accompany the writing of true accounts, first handwritten and then intended for publication, in Latin and then in French. After the 1720s, the Mauritians adopted the model of the learned societies of the Enlightenment and their travels were more limited, essentially in the context of the elaboration of provincial histories. |
