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Cet article revient sur le parcours de recherche qui mena à l’écriture de l’ouvrage intitulé La grande Soif de l’État. Foucault avec les sciences sociales (2015). S’il est un penseur qui a radicalement critiqué le « statocentrisme » de la pensée politique occidentale, c’est bien Michel Foucault, penseur du pouvoir (dispersé, réticulaire, mobile et productif), et non de l’État (souverain, unitaire, et prohibitif). Et pourtant, son œuvre a puissamment alimenté les recherches sur l’État en histoire et en sciences sociales. Pour dissiper ce paradoxe, on tente de sortir Foucault de lui-même en le confrontant à certains grands apports des sciences sociales sur l’État (Weber, Elias, Marx, Polanyi, Kantorowicz, Tilly, etc.), en comparant généalogie et sociologie historique, afin d’établir la portée et les limites de la contribution foucaldienne à la « théorie de l’État ». This article revisits the research trajectory that led to the writing of a book entitled La grande Soif de l’État : Foucault avec les sciences sociales (2015). Few thinkers have more radically critized the “statocentrism” of Western thought than Michel Foucault, a theorist of power (dispersed, reticular, mobile and productive) rather than of the state (sovereign, unitary, prohibitive). And yet his work has powerfully fueled research on the state in history and the social sciences. To dispel this paradox, Foucault is removed from himself and confronted with some of the major social scientific contributions regarding the state (Weber, Elias, Marx, Polanyi, Kantorowicz, Tilly, etc.). Genealogy is compared to historic sociology in order to establish the impact and limits of the Foucauldian contribution to the “theory of the state”. |