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À partir de son « invention » et de sa diffusion dans le monde méditerranéen, l’écriture décore de nombreux objets du « quotidien », différents quant à leur matière, leur aspect, leur fonction, et dont l’interprétation est souvent ambigüe et/où a l’origine de débats variés. On a ainsi proposé une première et fondamentale distinction à partir au moins du moment où l’on écrit sur l’objet : on peut évidemment reconnaître une volonté d’origine, si le texte est écrit dès le début – c’est le cas des « légendes » sur les vases grecs –, tandis que les graffitis et toute inscription réalisée après cuisson sur un objet prêt à être vendu ou déjà sur le marché, révèlent une utilisation secondaire. Un cas particulier est représenté par les vases et tout objet réalisé par moulage ; ils sont souvent produits à une grande distance du lieu et même de l’époque d’origine, grâce à la circulation des moules et à la pratique du surmoulage, qui changent le rapport entre producteur et client : l’interprétation des signes, dans plusieurs cas transformés en pseudo-inscriptions, devient alors difficile. Tel est le cas pour les lampes produites en quantité a Gerasa entre le vie et le viiie siècle apr. J.-C. et dont le réservoir est orné de lettres grecques, possible survivance d’une véritable inscription. S’agit-il de textes/lettres seulement décoratifs ou suffisant à évoquer, auprès d’acheteurs qui parfois ne parlent ni ne comprennent plus le grec, le message originel ? Since its invention and diffusion in the Mediterranean world, writing appears on daily use objects no matter their material, form or function, creating multiple interpretative issues. However, a fundamental distinction between intentionality and causality (or secondary purpose) should be made when dealing with writing on such objects. Words or symbols incised and/or painted on a vase prior to its firing tell us about their primary intentionality, whereas the same writing realized after the vase has been produced should be rather connected to a secondary phase of life of the object itself (indication about the content, trade purposes, etc.). Specifically, inscriptions on mould-made objects represent an even more interesting case. Because of moulds high mobility in the ancient world, the objects realized with them might be found far away from their place of origin. Furthermore, modification to the moulds might occur in the meantime, generating a whole spectrum of variabilities between the finished product and the producer. As far as moulds with inscriptions concern, such change make the interpretation and meaning rather problematic, suggesting perhaps the existence of pseudo-inscriptions. This is particularly true in the case of a group of mould-made lamps from Gerasa (Jordan), mostly dated to the period between the 6th and the 8th c. CE. These lamps have all inscribed Greek letters on top, possibly to be connected to a no-longer present inscription. The debate about the interpretation of such artefacts is still open: were they merely decorative letters/short texts or the Greek words were able to evoke, in the non-Greek speaking buyers, the original message? |