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Bantu languages are considered accusative languages, due to their person-marking alignment system. This typology accounts for a specific view on transitivity, strongly based on a subject/object distinction and its mapping to the semantic roles of the participants in an event. Consequently, some constructions found in Bantu challenge theoretical analyses on transitivity and syntax because they present a mismatch between grammatical relations and semantic roles. In this article, I present an approach to transitivity inspired by Hopper & Thompson’s (1980) parameters for a gradual view, instead of a sharp dichotomy between transitive and intransitive sentences. Linguistic constructions are, therefore, analyzed as being more transitive or less transitive, based on semantic features. I also suggest that, when features other than the subject-object relation are more prominent in licensing participants in a given construction, it means the construction is event-oriented, following the parameters of an “active structure” proposed by Klimov (1974) and Wichmann (2007). I discuss three constructions in Bantu that might be thought of as event-oriented: inversion constructions, valency-changing extensions, and the verbal expression of properties. The advantage of approaching these constructions through an event-orientation analysis is that it addresses the relation between participants and events as morphosemantic features instead of challenging syntactic operations. On considère généralement les langues bantoues comme des langues accusatives, en raison de leur système d’alignement des marques personnelles. Ce type d’analyse est sous-tendu par une vision spécifique de la notion de transitivité, qui repose en particulier sur la distinction sujet versus objet et sur le fait que cette distinction correspond aux rôles sémantiques joués par les actants participant à un événement donné. De fait, certaines constructions attestées en bantou remettent en question cette conception théorique de la transitivité et de la syntaxe, car, dans lesdites constructions, les fonctions grammaticales et les rôles sémantiques ne coïncident pas. Dans cet article, je présente une approche de la transitivité fondée sur les paramètres de Hopper & Thompson (1980) qui supposent une approche graduelle et non discrète de la distinction entre phrases transitives et intransitives. Dans ce cadre explicatif, une construction linguistique donnée peut donc être considérée comme plus ou moins transitive, en fonction de la prise en compte de divers traits sémantiques. Je suggère en outre que, quand des traits autres que la relation sujet/objet revêtent un rôle de premier plan quant à l’implication des actants dans une construction donnée, ladite construction peut être considérée comme régie par l’événement, dans la ligne argumentative de la ‘structure active’ proposé par Klimov (1974) et Wichmann (2007). À la lumière de ce qui vient d’être dit, j’analyse trois constructions attestées en bantou et que l’on pourrait considérer comme régies par l’événement : les constructions inversives, les extensions verbales modifiant la valence, et les verbes prédiquant des qualités. Cette analyse révèle l’avantage présenté par une approche considérant que ces constructions sont régies par l’événement : en effet, la relation entre actants et événements y est alors conçue comme un ensemble de traits morphosémantiques et non comme une suite d’opérations syntaxiques remettant en question les règles établies. |
