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Le 26 septembre 2014, 43 étudiants de l’école normale rurale Raúl Isidro Burgos, communément appelée Ayotzinapa du nom de la localité où elle se trouve, sont portés disparus suite à une attaque à main armée de la police. Quelques jours après cet acte répressif, les Mexicains descendent en masse dans les rues pour réclamer la réapparition en vie des étudiants et exprimer leur douleur, leur colère et leur envie de changement. Ayotzinapa devient l’emblème du mal-être général de tout un pays. De l’indignation face à la répression à la fatigue émotionnelle après plusieurs mois de mobilisation, en passant par la joie et l’espoir qu’apporte une lutte commune, les manifestants sont traversés par des émotions multiples qu’il est nécessaire d’analyser pour comprendre leur engagement. En s’appuyant sur une étude de terrain de plusieurs mois au cœur du mouvement étudiant de la capitale mexicaine, Margot Achard souligne la complexité et l’importance du rôle des émotions dans la formation, le maintien et la baisse de la mobilisation. |