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La frontière indécise entre le public et le privé est examinée par le biais des confiscations de titres et de papiers privés au profit de la monarchie, comme des transferts contractuels de propriétés entre les grands seigneurs et le domaine royal. Le sort matériel des archives saisies, les modalités de la réunion des biens séquestrés au profit de la Couronne, les catégories juridiques mobilisées lors des intégrations au domaine royal sont au cœur de cette analyse. Paradoxalement, le domaine royal, noyau de l’élaboration d’un droit public à l’époque moderne, ne dispose pas d’archives réservées et inaliénables comme lui. Cette étrangeté s’éclaire par les usages des titres de propriété et la valeur probatoire éternelle qui leur est prêtée. Ils donnent lieu à des pratiques parfaitement logiques, d’échanges de papiers de part et d’autre, doublées d’entreprises intermittentes de reconstitution des archives domaniales. The blurred border between public and private is examined through the confiscations of titles and private papers by and for the monarchy, as well as through contractual transfers of estates between magnates and the Crown lands. The material fate of the seized archives, the modes of integration of those seized lands for the benefit of the Crown, the legal categories used to integrate the estates into the Crown lands are at the heart of this analysis. Paradoxically, the Crown lands, kernel of a growing public law in the modern times, do not have archives reserved and unalienable as they are themselves. This oddity is more easily understood if we consider the uses of property titles and the eternally probationary value with which they are endowed. The consequences are perfectly logical practices of mutual exchanges of papers, accompanied by occasional attempts to rebuild national archives. |