Popis: |
Le calendrier sculpté au registre inférieur du tympan du portail de l’ancienne collégiale Saint-Ursin à Bourges débute par le mois de février. Comment expliquer une telle singularité iconographique dans un cycle des mois roman ? Rejetant l’idée d’une composition fortuite du calendrier et invalidant les correspondances calendaires liturgiques, l’étude tente de répondre à cette question en croisant les données historiques, archéologiques et anthropologiques. La clé de lecture de cette particularité iconographique semble être l’ours, qui fut pendant longtemps le roi des animaux dans l’Occident septentrional, avant que l’Église ne le détrône au profit du lion. Sa place dans l’imaginaire des hommes du Moyen Âge – notamment dans le Berry – est probablement à l’origine de la mise en place d’une habile manipulation hagiographique ayant conduit à l’invention d’une stratégie visuelle de christianisation. At the former collegial church of Saint Ursin at Bourges, the romanesque calendar sculpted in the lower panel of the tympanum in the portal begins with the month of February. How is such an iconographic peculiarity to be explained ? This study, which finds the idea of a fortuitous composition unacceptable, and which sees liturgical correspondences with calendars as invalid, attempts to answer the question by bringing together evidence from historical, archaeological and anthropological sources. The key to a sound reading of this strange iconographical detail would seem to be the bear, long considered in Western Europe as the king of beasts, before ceding the distinction to the lion. The place the bear occupied in the imagination of the Middle Ages – notably in Berry – probably accounts for a clever hagiographical manipulation making possible the invention of a visual strategy in the context of Christianization. |