Le circuit entre modulations et modalisations

Autor: Basso Fossali, Pierluigi
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2022
Předmět:
Popis: Cette contribution vise à explorer un nouvel encadrement théorique général du modal, en essayant de le positionner comme indice des tensions implicatives hétérogènes qui occupent les instances énonciatives et qui exigent des résolutions locales afin d’assurer à la pratique sémiotique une lisibilité stable de ses multiples cadres actantiels (énonciatifs et énoncifs). Les implications sont internes aux mobilisations des ressources linguistiques mais concernent aussi les valences modales de l’environnement qui entourent la scène énonciative, échangeant réciproquement des stades de fluidité (modulations) et des stades de coagulation (modalités), afin de permettre des écrans de réflexivité (modes) et des terrains de transitivité (modalisations). Le fait d’insister sur l’implication comme interprétant clé du modal veut dire préserver la nature relationnelle de ce dernier, le considérer justement comme une valence qui n’appartient pas à la subjectivité en train de se faire ou au procès thématisé, mais aux liens qui tissent des équilibres tensifs dans un espace médiateur de perspectives multiples. Habiter un espace (linguistique aussi) veut dire nouer ensemble une multiplicité d’implications sensorielles et symboliques et le tissu modal est ce qui (nous) garantit une significativité à nos gestes expressifs, conventionnels ou insubordonnés, mimétiques ou imaginatifs. Notre article suit le modal dans ses plis profonds, mais sans dépasser le seuil figuratif de cette implication écologique, avec l’idée de reconstruire des circuits de modulations grâce auxquels les “compositions” modales et les modalisations institutionnelles trouvent toujours l’occasion de se reformuler selon de nouveaux équilibres, la stagnation modale étant la prison des emplois absolus (sans complément d’objet comme dans « Je veux ») sans transposition ou analogisation possible.La sémantique du modal possède sa propre significativité dans les proportions et dans les conversions possibles, sans pouvoir rejoindre un interprétant final. Ainsi, le modal est un procès d’intention ininterrompu, autoréalisé intimement ou célébré en public, sans laisser les instances transcendantes en dehors d’un questionnement de leur implication éventuelle (« C’est la volonté de Dieu »). C’est pourquoi un macro-récit commun et accompli est impossible et donc, derrière chaque configuration modale il y a toujours un rapiéçage de notre histoire individuelle et/ou collective. This contribution aims to explore a new general theoretical framework of the modal, trying to position it as an index of the heterogeneous implicative tensions that occupy the discursive instances and that require local resolutions in order to ensure a stable interpretability of the multiple actantial frames (at the narrative level or at the discourse level) of the semiotic practice. The implications are internal to the mobilizations of linguistic resources but also concern the modal valences of the environment surrounding the discursive scene, reciprocally exchanging stages of fluidity (modulations) and stages of coagulation (modalities), in order to allow for screens of reflexivity (moods) and terrains of transitivity (modalizations). To insist on implication as a key interpretant of the modal means to preserve the relational nature of the latter, to consider it precisely as a valence that does not belong to the subjectivity in the making or to the thematized process, but to the links that interlace tensive balances in a mediating space of multiple perspectives. To inhabit a space (also linguistic) means to tie together a multiplicity of sensory and symbolic implications, and the modal fabric is what guarantees a significance to our expressive gestures, be they conventional or insubordinate, mimetic or imaginative. Our article follows the modal in its deep folds, but without exceeding the figurative threshold of this ecological implication and with the idea of reconstructing modulation circuits thanks to which modal “compositions” and institutional modalizations always find the opportunity to reformulate themselves according to new equilibriums, modal stagnation being the prison of absolute uses (no direct object is given, as in “I want”) without possible transposition or analogization.The semantics of the modal has its own significance in the proportions and in the possible conversions, without being able to reach a final interpretant. Thus, the modal is an unbroken appeal to motive, self-realized intimately or celebrated in public, without leaving the transcendent instances outside a questioning of their possible implication (“God’s will be done”). This is why a common and accomplished macro-narrative is impossible and therefore, behind each modal configuration, there is always a patching up of our individual and/or collective history.
Databáze: OpenAIRE