De la minorité de guerre au premier communisme français : construire l’histoire et les archives de la scission de Tours

Autor: Ducoulombier, Romain
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2016
Předmět:
Popis: Reprenant les grandes lignes de sa thèse, Romain Ducoulombier expose comment la thèse « accidentaliste » proposée par Annie Kriegel pour expliquer la naissance du Parti communiste français, présentée par elle comme une « greffe » du communisme bolchevique sur le corps de la SFIO, ne peut valablement rendre compte de la réalité de l’implantation du parti communiste en France ; qu’il faut bien plutôt penser la réalité du premier communisme français dans une conjoncture large, qui commence en 1914 et dure jusqu’au tournant des années 1924-1926, au moment du tournant de la « bolchevisation », à la fois conséquence et développement de la crise née au moment de la guerre à l’intérieur de la SIO.L’histoire de la naissance du communisme français s’inscrit dans celle de l’Internationale communiste, dans celle de la guerre de 1914-1918, mais d’abord dans l’histoire de la Gauche et de ses enjeux, en 1914 et pendant la guerre. Elle ne se réduit à aucune de ces problématiques, mais on peut considérer que la dépendance à l’égard de la crise provoquée dans le mouvement socialiste par la guerre de 1914 offre la voie d’accès la plus éclairante pour saisir la réalité de ce premier communisme français. C’est dans ce refus, la révolte de la minorité de guerre du Parti contre la guerre, dans le désir de régénérer le Parti socialiste d’une nouvelle génération de militants, qu’il faut chercher les sources de l’adhésion à la IIIe Internationale. Pour saisir la réalité de cette opinion militante qui provoqua l’adhésion à la IIIe Internationale, la nécessité d’une « histoire par le bas » s’impose. Elle est nécessaire pour comprendre qu’il s’est agit, en 1920, non pas de l’imposition d’un modèle bolchevique, mais bien plutôt d’une adaptation stratégique, par une nouvelle génération de cadres, à une nouvelle pratique militante pour la constitution d’un parti de type nouveau, dont le parti bolchevique apparut alors comme le modèle.Afin de documenter cette approche nouvelle, certains fonds d’archives imparfaitement exploités jusqu’à présent (fonds Albert Thomas et fonds Marcel Sembat aux Archives nationales ; fonds Dispan de Florant au centre d’archives de l’ENSP) ont permis à Romain Ducoulombier de vérifier efficacement ses hypothèses de travail. De même, le fonds dit Panthéon (dossiers de la sous-série F7 des Archives nationales) et surtout le fonds dit de Moscou, conservé à Fontainebleau, fournissent-ils un matériau documentaire de premier ordre et constituent-ils une référence documentaire incontournable, recoupant les fonds du RGASPI, pour jeter les bases d’une prosopographie complète des militants socialistes impliqués dans l’histoire de ce premier communisme français.
Databáze: OpenAIRE