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Résumé en italien Il contributo analizza le diverse accezioni che la parola “confine” riveste all’interno dell’opera narrativa dello scrittore friulano Carlo Sgorlon e di conseguenza i significati che il termine racchiude. Si mette in evidenza come Sgorlon abbia inteso interpretare il “confine” come qualcosa di non definito, mobile, che ha un significato sociale, politico o interiore, unito alla ricerca di identità, di patria e di riappropriazione del sé. Résumé en français Cet article analyse les différentes significations que le mot « frontière » revêt dans le travail de l'écrivain frioulan Carlo Sgorlon et par conséquent les implications fictionnelles que le terme englobe. Il met en évidence la façon dont Sgorlon entendait interpréter la « frontière » comme une notion qui n’est pas définie, sans fil conducteur, et qui a une portée sociale, politique ou intérieure, en étant associée à la recherche de l'identité, de la patrie et de ré-appropriation de soi. « Ailleurs ». Un lieu à plusieurs dimensions, à la fois physique et mental. Ailleurs est le mot révélateur dans les récits contemporains, souvent associé au voyage, à l'errance, à la quête, au devenir. Le thème du voyage dans la production littéraire de Carlo Sgorlon, représentant emblématique de la littérature du Nord-est frioulan, mais aussi de la littérature italienne en général, est sans aucun doute un des plus récurrents ; le besoin d'aller ailleurs incite les personnages de ses romans à franchir les frontières réelles ou irréelles, faisant de cette expérience un moment privilégié de connaissance de soi et du monde. La quête de l'ailleurs spatial et existentiel représente également chez Sgorlon le dépaysement de l'homme contemporain auquel l'auteur frioulan présente une issue, un salut, qui consiste à retourner aux origines primordiales de son être, qui est considéré comme un retour vers l'univers domestique. D'un point de vue philosophique, pour retrouver le sens de l'ailleurs, selon cette acception, nous devons connaître la formation de l'écrivain, ses lectures, notamment Franz Kafka, Thomas Mann, Arthur Schopenhauer, les expressionnistes allemands, les narrateurs du mystère (Charles Nodier, Dumas père, Edgar Allan Poe et la bibliothèque du grand-père de Sgorlon, Pietro Mattioni), mais aussi sa conception de la vie et du monde, son anti-historicisme. L'homme poursuit, selon Sgorlon, les mythes qui constituent l'histoire, puis il s'aperçoit qu'ils sont illusoires et ne procurent pas le bonheur. La majeure partie des personnages des romans de Sgorlon reflètent l'esprit des Frioulans et du Frioul ; la civilisation frioulane est, selon lui, « alpine ». Le Frioul est une terre de frontière et les Frioulans ont conscience du fait qu'ils sont la frange extrême de la civilisation italienne et qu'au-delà des montagnes commencent les aires culturelles allemande et slave. Lors d'un entretien, Sgorlon s'est défini « homme de frontière », se sentant en même temps frioulan et italien, mais échappant au drame de la frontière qu’a vécu Fulvio Tomizza. Le Frioul est une terre d'émigrants et d'immigrants, ainsi que le montre la situation actuelle. Le peuple frioulan est habitué à l'accueil, à la cohabitation entre ethnies et cultures différentes ; peut-être ce sentiment découle-t-il du souvenir de l'époque où ils étaient eux aussi émigrants. Il existe parmi le peuple frioulan une propension à l'amitié, à la solidarité, à l'esprit communautaire et aux vertus civiles. Sgorlon a également aiguisé son regard vers les populations proches du Frioul, les minorités, non seulement les Juifs et les persécutions qu'ils ont subies, mais aussi les Cosaques et les Gitans. À cet égard, L’armata dei fiumi perduti (Prix Strega, 1985) est un roman qui retrace le destin funeste des Cosaques, auxquels, en raison de leur fidélité, le tsar avait octroyé un État dans l'État. Ce roman, situé en 1944, raconte la cohabitation des Frioulans avec le peuple des steppes, lequel, ne pouvant rester dans sa nouvelle patrie, plutôt que de retourner en Urss, se jeta dans les eaux de la Drave. Le but des personnages sgorloniens est presque toujours inconnu, au sens où ils sont entraînés par les courants mystérieux de la vie, qui sont des courants souterrains. Il s'agit d'impulsions mystérieuses en quelque sorte déterminées par l'essence de l'être, de sorte que ses protagonistes sont voués à l'errance, mus par la quête de l'essence de la vie, vers un ailleurs inconnu. Réussir à aller au-delà du Voile de Maya, titre d'un de ses romans, signifie pour Sgorlon atteindre l'essence véritable de la vie et de l'homme. |