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Issu d’un colloque international et pluridisciplinaire organisé à Nantes en juin 2004, cet ouvrage prend pour point de départ le postulat que la Méditerranée antique et médiévale doit être vue comme un espace privilégié d’échanges, de convergences et de ruptures entre les civilisations qui se sont développées le long de ses rivages, Orient et Occident, Nord et Sud. En ce sens, trois espaces emblématiques, le port, la place et le lieu de culte ont été choisis afin de vérifier s’ils ont bien joué ce rôle qu’on leur prête de contact et d’échange entre les cultures, favorisant l’acculturation ; ou s’ils ont servi de terrain de confrontation et de conflit ; ou encore, s’ils ont été, en quelque sorte, neutres, hors circuit. Les contributions publiées émanent de chercheurs provenant d’une demie-douzaine de pays (Espagne, France, Grèce, Italie, Russie, Tunisie). Récits de voyages et autres sources littéraires, sources épigraphiques, fouilles archéologiques, documents iconographiques… sont ainsi sollicités, et apportent de nouvelles données, en particulier sur des cultures souvent négligées par les recherches historiques francophones (Étrurie, monde musulman médiéval notamment). Au final, il apparaît que si les « interfaces » étudiées sont d’incontestables espaces de rencontre, de médiation et d’échanges entre cultures et États du pourtour méditerranéen, elles ne doivent pas cependant être appréhendées à l’aune de ces seules fonctions. Relevant en effet de la sphère publique, elles apparaissent ainsi comme des lieux privilégiés de construction et d’affirmation des identités collectives et des structures politiques. Si la sécurité des biens et des personnes, des commerçants comme des pélerins, y est le plus souvent garantie, ces lieux ne sont que très rarement des espaces « neutres ». Au contraire, s’y manifestent et s’y imposent constamment des normes, des systèmes administratifs et politiques qui s’efforcent de contrôler autant que faire se peut déplacements et transactions de toutes sortes. Enjeux politiques, économiques et militaires, ces espaces deviennent ainsi des lieux d’investissement symbolique, de « théâtralisation » de la vie politique et des relations internationales, nous invitant ainsi à une approche plus globale des phénomènes d’interaction. |