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Deux événements de l’année 2001 servent de point de départ à cet article : l’attentat du World Trade Center à New York et la cessation de payements de l’Argentine, considérés comme les détonants d’une inflexion baroque de la postmodernité. Cette inflexion viendrait brusquer l’âge ludique de la postmodernité. Le propre de l’âge ludique a été la fantasmagorie d’une fin de l’histoire aux traits du libre-échange, du multiculturalisme et du jeu politique libéral, sous le paradigme d’une globalisation domestiquée par les règles procédurales des institutions capitalistes. Le moment baroque, de son côté, est marqué à la fois par la banalisation des mesures d’exception dans les nations occidentales à la suite des attentats du 9-11 et par le débordement de la gouvernance économique de la mondialisation, avec l’éclatement du consensus de Washington et de ses cadres de référence paradigmatiques, ce dont la crise de l’Argentine a été un signe avant-coureur. Cela s’est accompagné d’un véritable tournant eschatologique de l’instabilité postmoderne : auparavant celle-ci pouvait être le motif d’une production de la subjectivité joyeuse ; après 2001, l’instabilité devient plutôt comme la menace foudroyante d’une certaine fin du monde tel qu’on le connaît, ce qui a remis en chantier toute la problématique paulinienne de l’eschatologie messianique. 2001, l’explosion baroque de la postmodernité |