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Il est significatif qu’on ne rattache pas l’introduction des langues régionales dans les écoles françaises à une réforme particulière. Certes, cet enseignement, majoritairement facultatif et limité à certaines académies, n’a jamais été en mesure de bouleverser les hiérarchies disciplinaires. Néanmoins, il s’agit bien d’une rupture dans la tradition universaliste et centralisatrice de la culture scolaire française. En fait, des années 1920 jusqu’aux années 1980, l’État a progressivement toléré ces langues puis concédé des moyens à leur enseignement. Les mutations structurelles et la rénovation pédagogique ont favorisé cette évolution ; mais celle-ci n’a jamais été conçue comme une suite des réformes. En somme, l’absence d’un projet global et d’une application centralisée n’exclut pas le changement, mais celui-ci intervient alors selon un processus plus complexe : une suite de compromis passés entre l’administration scolaire et des groupes de pression locaux. It is significant that we do not link the introduction of regional languages in French schools with a particular reform. Certainly, the teaching of this subject, mainly optional and limited to a few academies, was never in a position to overturn the hierarchies between the main subjects. Nevertheless, it constituted a real break in the universalist and centralist tradition of French school culture. In fact, from the 1920s until the 1980s, the French Republic gradually tolerated these languages, then provided the means to teach them. Structural changes and teaching improvements favoured this evolution; but it has never been considered as a result of the reforms. In fact, the absence of a comprehensive plan and of its centralized adoption does not exclude change, but in this case, it has come about through a more complex process: a series of compromises agreed between school authorities and local pressure groups. |