Ambivalence juridique : les regards de la France sur la relation archéologie et monuments historiques (1886-2004)

Autor: Guilhot, Jean-Olivier
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2022
Předmět:
Popis: Au XIXe siècle et au XXe siècle, lorsque la France légifère sur l’archéologie et les monuments historiques, elle adopte un parti différent selon qu’elle traite de ses protectorats (Tunisie, Maroc) et de ses mandats (Liban, Syrie) ou selon qu’elle traite du territoire national.La place réservée à l’archéologie dans le dahir marocain relatif à la conservation des Monuments Historiques, des Inscriptions et des objets d'art et d'antiquité de l'Empire Chérifien promulgué le 13 février 1914, soit moins de deux mois après la Loi française du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques atteste que l’attention portée par la France au patrimoine ne sera désormais pas la même sur le territoire français et sur les territoires qu’elle contrôle. La fracture entre un patrimoine codifié comme un tout cohérent hors de France et un patrimoine réduit aux seuls monuments historiques en France semble alors consacrée. La Loi du 27 du septembre 1941 portant réglementation des fouilles archéologiques ne fera que confirmer qu’il s’agit de domaines différents régis par des lois spécifiques et bientôt gérés par deux services du ministère de la culture qui pendant longtemps s’ignoreront. On comprend dès lors la difficulté qu’il y eut à faire émerger en France une archéologie du bâti et les désaccords qui demeurent encore aujourd’hui au sein du ministère de la culture pour arrêter une position sur la prescription, l’exécution, le contrôle et le financement de l’archéologie dans les monuments historiques. When legislating on archaeology and listed buildings in the 19th and 20th centuries, France adopted different positions depending on what was concerned : its protectorates (Tunisia, Morocco), its mandates (Lebanon, Syria) or the national territory.Less than two months after the French Law of December 31, 1913 on cultural built Heritage, the place given to archaeology in the Moroccan dahir promulgated on February 13, 1914 and relating to the conservation of built Heritage, inscriptions, works of art and antiquities of the Cherifian Empire, attests that the attention paid by France to Heritage would henceforth not be the same on French national territory and on the territories that France did control. Then, a clear divide seems to be acted between Heritage codified as a coherent whole outside France and Heritage reduced to only historical monuments within France. The Law of September 27, 1941 regulating archaeological excavations merely confirms these different Heritage areas governed by specific laws and soon managed by two departments of the Ministry of Culture that would ignore each other for a long time. We can therefore understand the difficulty that there was in bringing out building archaeology in France and the still persistent disagreements within the Ministry of Culture regarding the definition of a position on the appraisal, implementation, supervision and funding of archaeology in listed buildings.
Databáze: OpenAIRE