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Cet article tente d’offrir quelques pistes pour penser la politique du bilinguisme et de l’auto-translation dans l’œuvre d’Elicura Chihuailaf, poète mapuche. Cette politique ne s’exprime pas à travers une rhétorique discursive – ce n’est pas là qu’apparaît la puissance performative du texte –, mais à travers et avec la poétique de la rencontre confidentielle – avancée théorique qui s’appuie principalement sur la pensée d’Edouard Glissant –, caractérisée par l’intervention du canon poétique occidental, l’appropriation des signes et des formes écrites et l’auto-translation même. Pour voir plus précisément la puissance d’agir politique de cette œuvre, l’idée de lieux translationnels est aussi mise en relief. This article is an attempt at exploring the politics of bilingualism and self-translation in the work of Elicura Chihuailaf, an Indigenous Mapuche poetoralitor. This politics is not expressed through discursive rhetoric – it is not where the performative power of the text lies –, but it is to be found in the poetics of confidential meeting – a theoretical notion mainly based on Edouard Glissant’s thought –, characterized by the combination of the Western poetic canon, the appropriation of signs and written forms, and self-translation. To understand more precisely the power of political action in this work, the concept of « translational spaces » will also be discussed. |