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L’historiographie moderne estime que l’empereur Caracalla (211-217) tire son surnom d’un manteau gaulois adopté lors de la guerre germanique de 213 et distribué ensuite à la plèbe romaine. En fait, cette interprétation fait la synthèse de deux traditions textuelles, Dion Cassius et les historiens latins du IVe siècle, qui s’avèrent contradictoires. Chez les historiens contemporains du prince, Hérodien ne mentionne pas le sobriquet et Dion Cassius ne le cite qu’après sa mort, parmi d’autres dénominations. Ce sont les historiens latins de l’Antiquité tardive qui l’utilisent systématiquement, lui conférant une valeur identitaire. Pour Dion Cassius, le manteau fut porté par le prince et distribué aux soldats pendant la guerre parthique de 216-217. Il ressemblait à une lacerna, manteau léger proche de la chlamyde. Pour les historiens latins, il fut distribué à la plèbe romaine à une date incertaine (213 ?) et s’apparentait à une paenula, lourd manteau proche du corps. En fait, il semble que le manteau distribué aux soldats ait été une cape iranienne mais divisée en carreaux selon le style gaulois. La polarisation des auteurs tardifs sur le surnom Caracalla s’explique par la volonté de trouver un substitut à son cognomen officiel d’Antonin, renvoyant à la figure idéale du bon empereur, dont cet empereur n’était pas jugé digne par le milieu sénatorial. Modern historiography estimates that the emperor Caracalla (211-217) draws his nickname from a Gallic coat adopted at the time of the Germanic war of 213 and distributed then to the Roman plebs. In fact, this interpretation makes the synthesis of two textual traditions, Cassius Dio and the Latin historians of the 4th century, who prove to be contradictory. In the contemporary historians of the prince, Hérodian does not mention the nickname and Cassius Dio quotes it only after his death, among other denominations. They are the Latin historians of late Antiquity who use it systematically, conferring an identity value to him. For Cassius Dio, the coat was carried by the prince and was distributed to the soldiers during the parthic war of 216-217. It resembled a lacerna, coat light near to chlamys. For the Latin historians, it was distributed to the Roman plebs on a dubious date (213?) and was connected with a paenula, heavy coat close to the body. In fact, it seems that the coat distributed to the soldiers was an Iranian cape but divided into squares according to the Gallic style. The polarization of the late authors on the Caracalla nickname is explained by the will to find a substitute with its official cognomen of Antonin, returning to the ideal figure of the good emperor, whose this emperor was not considered to be worthy by the senatorial order. |