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Durant l’occupation allemande, les charbonnages échappent à l’anéantissement organisé qui touche la plupart des usines du bassin liégeois. Au nom des besoins en charbon, les houillères conservent en effet une part significative de leur production et de leur population ouvrière. Cette contribution entend appréhender les enjeux liés à l’alimentation des ouvriers dans un contexte de pénurie. Parmi les réponses apportées à l’affaiblissement dramatique des mineurs, le développement de « secours extraordinaires de guerre » doit être souligné. Sur les carreaux de mine, des distributions de pain et de soupe s’organisent. Elles se révèlent objets de négociations permanentes entre mineurs, patrons et occupants. Le caractère saccadé de la production de charbon s’explique notamment par les « grèves alimentaires » et illustre la cristallisation des tensions autour de la question alimentaire. During the German occupation, the coal mines of Liège were not annihilated as planned, like most of the region’s factories. Because of the national needs in coal, the collieries have maintained a significant share of their production and kept most of their workers’ population. This analysis intends to highlight what was at stake with the workers’ food in a context of restrictions. Among the responses to the dramatic weakening of the miners, the development of « extraordinary wartime relief » must be underlined. Distributions of bread and soup appeared inside the collieries. This practice was subject to permanent negotiations between miners, managers and the occupying forces. The uneven pace of coal production results from « food strikes » and illustrates the way the tensions focused on food issues. |