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Faire « voir », c’est mettre en jeu et du sensible et de l’intelligible. Quand il s’agit d’écriture, c’est donner, d’un côté l’illusion d’une présence, de l’autre une organisation, subordonnée à une intention, qui suppose un sujet et un destinataire. D’où l’ambiguïté des termes qui se réfèrent à la vue et des mots « figure » et « image ». Cette dualité est repérable dans le corpus de la poésie renaissante et baroque. Des morceaux, voire des ouvrages qu’on peut nommer descriptifs y assurent à la représentation du monde une certaine autonomie, mais la tâche de montrer et démontrer la vérité sous le voile des apparences y reste le but comme naturellement admis de toute convocation de l’univers sensible. Y a-t-il eu évolution dans le sens d’un moindre dévouement à l’allégorie ? En tout cas pas dans celui d’une plus pure objectivité, à vrai dire peu pensable. To « show » is to put the sensible and the intelligible into play. To do so by writing is to give, on the one hand, the illusion of a presence, and on the other, an organization, subordinated to an intention, that supposes a subject and a receiver. The ambiguity both of the terms that refer to appearance and of the words « figure » and « image » derive from this. This duality can be specified in the corpus of renaissance and baroque poetry. Some parts, and even entire works that can be called descriptive ensure a certain autonomy for the representation of the world, but the task of showing and demonstrating the truth under the veil of appearances remains the naturally accepted goal of any encounter with the sensible universe. Was there a movement toward less devotion to allegory? A movement can be discerned, in any case, toward a pure objectivity: an attempt to speak truly what is difficult to think. |