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En reprenant l’image du marin en voyage, comme ses ancêtres coolies au début du siècle, l’écrivain Mauricien Khal Torabully révèle combien le poète mais aussi l’être humain est un éternel nomade en quête de sens, du beau et de formes d’expression. Si Khal Torabully a théorisé la coolitude, ce sont ses ouvrages poétiques qui expriment le mieux sa vision prophétique et thérapeutique du passé à travers un investissement affectif de l’espace océanique. La dé-route du coolie, revisitée de manière créatrice et symbolique, est exprimée par un code de l’étrangeté, de la densité et de la subversion. Il déroute à son tour le lecteur et défie les monolithismes langagiers. Ses ouvrages postulent plus qu’une entité indianocéanique, ils créent des ponts entre régions, communautés et continents et plus particulièrement avec les Antilles. Cet article se propose de voyager au gré des thèmes et mouvements de style de deux de ses recueils, à savoir Cale d’étoiles, Coolitude (1992) et Chair corail, fragments coolies (2000) et d’y analyser les mé-tissages poétiques de ces œuvres qui visent à dépasser une relation fusionnelle, idéalisée avec l’Inde. Une analyse textuelle met l’emphase sur la dynamique reliant la massalafication identitaire à celle des mots et de la nouvelle parole éclatée et recréée par le poète. |