Le dédain de la mort et la force du cadavre

Autor: Bonnafé, Pierre, Fiéloux, Michèle
Rok vydání: 2003
Popis: Les années 1920-1930 chez le peuple lobi de Burkina (Haute-Volta) furent riches en conflits armés (vengeances et guerres). Quels facteurs les rendaient nécessaires dans les rapports sociaux ? Quel rôle devaient y tenir les guerriers ? Pourquoi fallait-il les purifier après le meurtre d'un ennemi ? La violence était une pratique inculquée dans des strates d'âge informelles. Son exercice établissait des confréries d'homicides, rivalisant de courage et se distinguant orgueilleusement du reste de la société. Tuer même son pur ennemi est une souillure, comparable à la destruction de certains animaux puissants ou de certains végétaux anciennement connus. Ces actes réclament tous des rituels purificatoires et des funérailles spécifiques. Mais le caractère communautaire des rapports sociaux, l'équivalence et la séparation des groupes engagés entraînent un étrange renversement. Le mépris de la mort est suivi de la peur du cadavre : vengeance réelle et imaginaire coexistent. Et supprimer son adversaire, c'est tuer son semblable. The disdain of death and the corpse's power. Defilement and purification of a Lobi (Burkina). -- Among the Lobi of Burkina (Haute-Volta), the years 1920-1930 saw numerous armed conflicts (vengeance and wars). What were the factors that made them necessary in the social context? What was the warrior's role? Why did they have to be purified after the murder of an ennemi? Violence, as a practice, was instilled in informal age sets. Its exercice established homicide brotherhoods, competing for courage and proudly distinguishing themselves from the rest of society. To kill even one's pure ennemi is defiling, comparable to the destruction of certain powerful animals or certain anciently known plants. These acts all require purification rituals and specific funerals. But the communal characteristics of social relationships, the equivalence and separation of the groups involved, lead to a strange reversal. The disdain of death is followed by fear of the corpse: real and imaginary vengeance coexist. And to eliminate one's opponent is to kill one's likeness.
Databáze: OpenAIRE