Popis: |
Cet article envisage la question de l’éventuel héritage byzantin au sein de la Sicile des XIe-XIIe siècle, non pas d’un point de vue génétique, tant les discontinuités et les réinterprétations constantes d’éléments qui pourraient sembler voisins abondent en Sicile entre le IXe et le XIe siècle, mais d’un point de vue «structurel» . Un point commun des époques byzantine, islamique et normande est le rôle de l’impôt et donc la conception de l’État, toutes choses étant égales par ailleurs. De ce point de vue, un certain nombre d’évolutions affectant notamment le monde rural sicilien peuvent être mieux comprises en observant non seulement ce que nous savons des pays du dār al-Islām, dont la Sicile sort avec la conquête normande, mais aussi ce que nous savons de Byzance. On relira à la lumière de ce comparatisme ce que nous disent les jarā’id-platee et les dafātir al-ḥudūd siciliens de l’organisation des campagnes insulaires. This article tackles the possibility of identifying a byzantine heritage in the XI-XIIth century Sicily, heritage understood not in a genetical sense, but rather in a « structural » one. In fact, discontinuities and reinterpretations of elements that could seem alike are so constant and abundant between the IXth and the XIth century in Sicily that this second approach seems more satisfactory. A point common to the Byzantine, Islamic and Norman periods in Sicily is the role played by tax and the conception of the State, all other things being equal. Thus, some evolutions which affect the Sicilian rural zones can be more easily understood if we take into account what we know not only about the countries of the dār al-Islām, out of which Sicily goes with the Norman conquest, but also about Byzantium. This comparatism will allow us to reinterpret what the Sicilian jarā’id-platee and dafātir al-ḥudūd tell us about the organization of the insular countryside. |