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L’histoire des cabinets royaux de physique portugais est mal connue. Les vastes collections d’instruments scientifiques qui les composaient, organisées au cours des xviiie et xixe siècles, ainsi que d’importantes bibliothèques et collections d’histoire naturelle destinées à l’éducation des jeunes Infants et au divertissement de la cour, ont presque intégralement disparu. Dans de nombreux cas, leur mémoire n’a survécu qu’à travers un petit nombre d’inventaires, de récits d’aristocrates de l’époque et de quelques voyageurs étrangers de passage à Lisbonne.Les collections du cabinet royal de physique, organisées en forme systématique et enrichies par le mathématicien vénitien Michel Franzini (c. 1740-1810) durant les trois dernières décennies du xviiie siècle, ont été progressivement démontées et éparpillées, au cours du xixe siècle, avec l’émergence des institutions universitaires, polytechniques et militaires et, à partir de 1910, avec l’avènement de la République et la nationalisation des biens royaux. Celles-ci avaient déjà subi les conséquences de leur transfert au Brésil (1807-1821) et de l’occupation et de la confiscation françaises (1807-1810).Une étude récente menée au sein des collections des musées techniques et universitaires, des institutions d’enseignement, ainsi que des anciennes résidences royales, a permis de faire ressurgir de nombreux instruments ayant appartenu aux collections royales. Ces objets d’origine diverse (Angleterre, Allemagne, Pays-Bas, France, Italie, Portugal) et de nature hétéroclite (physique, chimie, astronomie, mathématique, etc.) contribuent à mieux faire connaître et comprendre les cabinets de physique des monarques portugais. Cet article présente, sous une forme succincte, les résultats de cette recherche, en discutant plusieurs aspects de la formation et de la dispersion, de la provenance et de la « muséalisation » des cabinets. Little is known about the royal cabinets of physics of Portugal between the 17th and 19th centuries. Set up at different points in time, in tandem cabinets of natural history and libraries, the cabinets served to educate young princes of the Portuguese monarchy. In addition to their education uses, they also served for entertainment of the court. Although most of the instruments were scattered or lost during 19th century, there is a significant documentary record left behind about their constitution and content, most notably invoices, inventories and travel diaries of foreign visitors. This article provides a survey of recent research on the composition, the uses, and subsequent dissolution of the physics cabinets.The collections of the Royal Cabinet of Physics, were systematized and enriched by the Venetian mathematician working for the Portuguese court Michael Franzini (?-1810) between 1770s and 1790s. Throughout the 19th century, the collections were gradually dispersed with the advent of the Republic, the nationalization of royal property and the subsequent emergence of universities, polytechnics and military from 1910. The collections have already suffered the consequences a transfer to Brazil (1807-1821) and French occupation and confiscation of these objects (1807-1810).A recent study about collections in museums, universities and schools, as well as former royal residences, can help restitute many instruments that belonged to the Portuguese royal collections. These objects of diverse origin (England, Germany, Netherlands, France, Italy, Portugal) and heterogeneous nature (physics, chemistry, astronomy, mathematics, etc.) contribute to a better understanding of the Portuguese monarchs’ relation to science and technology in early modern period. |