Chapitre 10. L’enceinte et le territoire

Autor: Lorho, Thierry, Gall, Joseph Le, Naas, Patrick
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2022
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Popis: Pour comprendre les modalités de l’implantation de la résidence, l’étude a été élargie à son contexte local et régional. Un premier territoire de 10 km2 a fait l’objet d’un relevé lidar [fig. 301]. Celui-ci a fait apparaître une série de sites, complétant ceux qui étaient déjà connus aux alentours. De nombreux tumuli [fig. 302], répartis le long de la grande voie est-ouest [fig. 307] et de sa perpendiculaire nord-sud, sont attribués à l’âge du Bronze. Ils côtoient cinq enclos quadrangulaires de 70-80 m de côté [fig. 303] qui sont semblables à certains habitats du second âge du Fer étudiés dans la région [fig. 304]. Aucun habitat antique cependant, mais on note que c’est aux sources de St-Symphorien que le seul aqueduc romain de Bretagne vient capter son eau. Au viie s., une puissante résidence élitaire s’installe juste au nord, à Bressilien [fig. 305]. Elle est entourée de nombreux enclos curvilignes attribués au haut Moyen Âge d’après ceux qui ont été fouillés dans la région. L’un d’eux abritait un atelier de sidérurgie [fig. 301 : 15]. Une petite motte castrale s’implantera ensuite sur cet atelier, le long de la voie, et une autre plus imposante à quelques kilomètres plus à l’ouest [fig. 306]. Sont apparus également plusieurs sites d’exploitation minière [fig. 308]. L’étude archéologique a pu bénéficier des résultats obtenus par le BRGM dans sa propre recherche [fig. 309] : la présence d’or alluvionnaire est récurrente, et une vingtaine de gisements aurifères ont été repérés au nord du bassin de Châteaulin ; au sud, ils sont moins nombreux mais les tests géochimiques ont été positifs à quatre reprises autour de Saint-Symphorien. Dater ces mines est difficile en l’absence de fouilles ; une partie devait être active aux phases 4 et 5 de Paule, d’après les indices recueillis sur le site.Le rayonnement de la résidence devait excéder 10 km2. Un deuxième territoire a donc été défini et étudié en prospection aérienne et terrestre en parallèle des fouilles : le « Centre Bretagne ». Une cartographie des sites attribués à l’âge du Fer d’après leur morphologie ou les objets qui y ont été découverts en a été tirée [fig. 310]. Elle recense 150 habitats enclos comparables à ceux des phases 1 et 2 de Paule [fig. 311]. Certains, d’après leur forme ou la présence d’enclos funéraires, doivent être contemporains de la phase 1 [fig. 312]. Un travail est en cours sur les autres enclos, qui ont été édifiés en grand nombre entre le iiie et le ier s. av. J.-C. Ils sont plus difficiles à caractériser car leur typologie est variée. Le fait que les données de fouille soient peu nombreuses sur le Centre Bretagne oblige à étendre l’examen de ce point à toute la région [fig. 313]. On constate ainsi que durant les trois derniers siècles avant notre ère, le plan des habitats enclos est le plus souvent quadrangulaire, avec un superficie parfois voisine de celle de la phase 2 de Paule. Tout change à la phase 3, lorsque le site est protégé par une clôture monumentale : seules six enceintes quadrangulaires délimitées par des remparts d’une hauteur supérieure à 2,50 m [fig. 314] sont connues en Centre Bretagne. Les seules fouillées jusqu’ici, Paule et Trégueux, ont été édifiées aux iiie et iie s. av. J.-C. Celle de Paule n’est pas la plus vaste ni la plus imposante. Le rempart de Saint-Nicolas-du-Pélem mesure encore 4 m de haut, et deux remparts concentriques délimitaient Plonévez-du-Faou. L’enceinte de contour édifiée à Paule lors de sa phase 4 est encore plus rare. La seule identifiée est celle de Huelgoat / Le Camp d’Artus dans le Finistère [fig. 315]. Daté des iie et ier s. av. J.-C., trois fois plus vaste que Paule, le site est considéré comme l’agglomération majeure de la cité des Osismes. Par ailleurs, la répartition des enceintes quadrangulaires et de contour montre que, pour la plupart, elles sont positionnées près de voies antérieures à la fondation de Carhaix-Vorgium. On peut donc penser qu’elles avaient pour fonction le contrôle et l’entretien du réseau viaire [fig. 316].Deux cités occupaient autrefois la partie occidentale de la péninsule Armoricaine : celle des Osismes et celle des Vénètes. Sur ce vaste territoire, 72 enceintes sont datées de l’âge du Fer : 42 sont des barrages d’éperon de moins de 2 ha répartis le long des côtes, des rivières et des rias, et 25 des enceintes quadrangulaires assez semblables à celle de Paule [fig. 317], si l’on en juge par la fouille de Trégueux / La Porte Allain (Côtes-d’Armor) ou par les prospections effectuées sur d’autres sites [fig. 318]. Six enceintes de contour sont recensées : trois couvrent entre 2 et 6 ha et deux sortent du lot avec 30 ha : Guégon / Le Camp de Lescouët (Morbihan), peut-être capitale des Vénètes, et Huelgoat. Paule se situe à l’interface, avec 10 ha.Sa basse-cour, imperceptible avant la fouille, montre que seuls les sites dont les remparts périphériques ne sont pas arasés sont connus. Les recherches engagées sur les enceintes quadrangulaires les plus petites (
Databáze: OpenAIRE