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Après 1948, des milliers de réfugiés palestiniens s’exilèrent en Jordanie créant une situation d’urgence humanitaire sans précédent pour le jeune État indépendant. Cette première vague migratoire marque un tournant dans la généalogie de l’humanitaire confessionnel, notamment pour l’Église melkite. Via l’activité de congrégations et sociétés missionnaires féminines, cette dernière développa son action humanitaire à l’échelle nationale en coopération avec l’État et l’UNRWA (l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Cet article interroge les contours de cet humanitarisme. Pour ce faire, le rôle des femmes, religieuses ou laïques, sera décrypté en interrogeant leurs stratégies d’implantation, leurs domaines d’activité et les réseaux de solidarité mobilisés. Comment la féminisation, l’internationalisation et la laïcisation du personnel melkite ont-t-elles permis à l’Église de s’imposer comme actrice incontournable de l’assistance aux réfugiés ? After 1948, the exile of thousands of Palestinian refugees to Jordan created an unprecedented humanitarian crisis for the young independent state. This first wave of migration marked a turning point in the genealogy of faith-based humanitarianism, particularly for the Melkite Church. Through the missionary work of religious orders and women's missionary societies, the Church developed its humanitarian activities at the national scale in cooperation with the State and UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East). This article examines the contours of this Melkite humanitarianism. To do so, the role of religious or secular women, will be deciphered by questioning their strategies of implantation, their fields of activity and the networks of solidarity they mobilized. How has the feminization, internationalization, and secularization of Melkite personnel enabled the Church to emerge as a key institution in refugee assistance? |